La Slovénie
capital monde
Capitale : Ljubljana
GÉOGRAPHIE
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Capitale : Ljubljana
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Nom officiel: République de Slovénie Population: 1 988 292 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 146) Superficie: 20 273 km. car. Système politique: république parlementaire Capitale : Ljubljana Monnaie: euro PIB (per capita): 27 400 US (est. 2013) Langues: slovène 91,1%, serbo-croate 4,5%, autres ou non-spécifié 4,4% (recensement 2002) Religions: catholiques 57,8%, musulmans 2,4%, orthodoxes 2,3%, autres chrétiens 0,9%, sans affiliation 3.5%, autres ou non spécifié 23%, aucune 10,1% (recensement 2002) |
Zone de contact entre quatre sous-ensembles européens, le territoire slovène présente une grande diversité physique. Il est méditerranéen, grâce à sa petite fenêtre sur l'Adriatique et au port de Koper, en Istrie (d'où un litige avec la Croatie concernant l'accès aux eaux internationales) ; il s'ouvre sur la plaine danubienne, au nord-est, avec le Prekmurje, contigu à la Hongrie ; il s'ancre au massif alpin (Alpes slovènes) à l'ouest, où culmine le Triglav (2 863 m), formant la chaîne des Karawanken, frontière avec l'Autriche ; enfin, le territoire slovène se rattache, au sud, à l'ensemble dinarique, avec d'austères paysages calcaires, riches en phénomènes karstiques (plateau du Karst). Le bassin central de Ljubljana, carrefour et pôle de développement, donne sa cohésion au pays.
Si les basses terres se prêtent aux cultures céréalières, la Slovénie, pays de petites propriétés agricoles, est surtout caractérisée par l'élevage (dans le cadre de petites exploitations) et la sylviculture (la forêt couvre la moitié du territoire). L'industrie, qui s'est développée sur la base des ressources du sous-sol (fer à Kranj, mercure à Idrija, pétrole à Lendava, lignite à Trbovlje), bénéficie d'une situation géographique favorable aux échanges (axe ferroviaire Vienne-Maribor-Ljubljana-Trieste, dès 1847). La métallurgie, l'électronique, le textile, les industries de pointe et centre de recherche sont développés. La centrale nucléaire de Krško alimente surtout l'agglomération de Zagreb, en Croatie. Les activités tertiaires ont pris un grand essor, notamment le tourisme et le secteur bancaire.
La population est très homogène (87,5 % de Slovènes en 1991) et ne comprend pas de minorités importantes. Ljubljana (260 000 habitants) joue un rôle de capitale politique, économique et culturelle, que ne saurait contester Maribor (110 000 habitants), principale ville de l'Est. Le profil démographique du pays est comparable à celui de l'Europe centrale vieillissante, avec un croît naturel nul.
République la plus développée de la Yougoslavie titiste, la Slovénie a joué la carte de l'ouverture vers l'ouest, en acquérant des savoir-faire dans l'industrie de transformation : électroménager (Gorenje), automobile (Renault), équipements sportifs (Elan), etc. Le marché intérieur yougoslave et de certains pays communistes assurait des débouchés stables. Contrairement à la plupart des pays d'économie dirigée, la Slovénie a su développer un secteur tertiaire moderne et efficace. Après l'indépendance (25 juin 1991), elle s'est engagée dans une transition économique lente et prudente, afin de maintenir un taux de chômage bas, des salaires élevés et une inflation modérée : la loi de privatisation n'est entrée en vigueur qu'en juin 1993. Compte tenu de ses bons résultats économiques, la Slovénie a été autorisée à faire son entrée dans l'Union européenne en 2004
HISTOIRE
Ayant succédé aux Lombards en Pannonie supérieure, les Slovènes s'efforcent de pénétrer en Italie et dans les Alpes. Ils se heurtent aux Bavarois aux sources de la Drave et de la Mur (595), et disputent le Frioul aux Lombards tout au long du viie s. Au moment de leur extension maximale (viiie-ixe s.), ils atteignent la Piave, les Hohe Tauern, la Traun, le Danube de Linz à Vienne. Incapables de former un État unique, les Slovènes acceptent, pour échapper aux Avars, la domination de Samo (viie s.), puis la suzeraineté de la Bavière (745). Charlemagne, qui annexe la Lombardie (774) et la Bavière (788) et anéantit la puissance avare (796), répartit la tutelle des voïévodes slovènes entre la marche de Bavière et celle de Frioul ; de même, les évêques de Salzbourg et d'Aquilée se partagent l'évangélisation, commencée au viie s. Les Magyars envahissent la région à la fin du xe s., et, dès le xie s., il n'y a plus qu'un morcellement de principautés soumises à l'Empire.La domination des Habsbourg
Ces principautés sont réunies par la maison de Habsbourg du xiiie au xve s., à l'exception du Frioul et de l'Istrie, qui ne seront annexés à l'Autriche qu'en 1797. Au xvie s., la Réforme est fermement combattue par les catholiques, mais elle contribue au développement du slovène par le débat qu'elle suscite. Les incursions turques, aux xvie et xviie s., rendant le pays peu sûr, arrêtent la colonisation allemande pour un temps. L'administration française (en Istrie depuis 1805, en Carinthie et en Carniole depuis 1809) des Provinces Illyriennes (1809-1813) prépare le réveil national, qui s'accentue lors de la restitution des régions slovènes à l'Autriche (1814) et qui porte les Slovènes à s'intéresser à leurs frères de langue, les Croates et les Serbes. La révolution de 1848 permet l'abolition du servage. La Société de Saint-Hermagore (1857) et la Ruche slovène coordonnent les efforts de défense culturelle à partir de 1863. Le peuple slovène est morcelé en 1866-1867 : une petite partie de son territoire est attribuée à l'Italie, qui annexe la Vénétie (1866), une autre à la Hongrie lors du compromis austro-hongrois (1867).L'intégration à l'État monarchique yougoslave
Peu à peu, les Slovènes de Hongrie se laissent gagner par le mécontentement général des Slaves du Sud à la veille de la Première Guerre mondiale. Menés par l'abbé Korošec, leurs représentants participent au Conseil national de Zagreb (octobre-novembre 1918), qui proclame le rattachement de la Slovénie au royaume des Serbes, Croates et Slovènes (créé le 1er décembre 1918), future Yougoslavie. Le nouvel État n'a pu rassembler tous les Slovènes : après le plébiscite d'octobre 1920, il doit abandonner à Vienne la région de Klagenfurt. Au traité de Rapallo (12 novembre 1920), il cède à l'Italie 400 000 Slovènes (Istrie, Karst occidental, Alpes Juliennes).
Lors de la destruction de l'État yougoslave (avril
1941), sa partie slovène est partagée entre l'Allemagne, l'Italie et la
Hongrie. Après la victoire des partisans communistes du maréchal Josip
Broz, dit « Tito »,
une République de Slovénie apparaît dans la République fédérale
yougoslave ; elle récupère l'Istrie orientale, le Karst occidental et
les Alpes Juliennes (1945-1947), puis la Zone B (Istrie du Nord-Ouest)
de l'État libre de Trieste (1954). La Slovénie, comme les autres républiques de la Yougoslavie titiste (Croatie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine), met rapidement en place un programme marxiste-léniniste rigoureux, qui évolue après la rupture entre Staline
et Tito (1948) vers un système d'autogestion socialiste. Il fallait,
pour les idéologues du parti communiste yougoslave, et notamment pour le
slovène Edvard Kardelj, inventer une « nouvelle voie » vers le socialisme qui puisse prendre ses distances avec le modèle soviétique.
Parallèlement à la mise en place de ces dispositions,
l'autonomie politique et culturelle des différentes républiques qui
composent la Yougoslavie ne cesse de se renforcer. Selon la Constitution
de 1974, l'État central yougoslave ne conserve plus ses prérogatives
que pour les Affaires étrangères, la Défense et pour certaines fonctions
de la politique économique. Le pays glisse vers le confédéralisme et se
transforme en une addition de nations, d'économies et de partis
communistes locaux ayant souvent des objectifs et des ambitions
contradictoires. Héritière d’une tradition industrielle remontant à
plusieurs siècles (industries sylvicole, textile et métallurgique), la
Slovénie développe des industries mécaniques (automobiles,
machines-outils) et des industries à forte valeur ajoutée (électronique,
pharmacie, chimie) dans les années 1970 et 1980, dans un contexte
économique pourtant marqué par le second choc pétrolier de 1979.
Représentant 8 % de la population yougoslave, Ljubljana réalise à cette
époque un tiers du P.N.B. de la fédération. Dans ce contexte, la
Slovénie supporte de plus en plus mal la redistribution fédérale mise en
place en faveur des régions les plus pauvres de la Yougoslavie
(Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Kosovo) et souhaite
conserver pour elle-même les fruits de ses échanges marchands en
s'opposant aux interventions redistributives de l'État central. À ce
ressentiment économique s'ajoute une volonté d'émancipation culturelle
qui se développe tout au long des années 1980. Se sentant historiquement
proche de ses voisins italien et autrichien, les Slovènes entretiennent
volontiers un sentiment de proximité avec l'Europe occidentale.
Fondée en janvier 1989, l'Union démocrate slovène
(Demos), coalition de partis d'opposition, souhaite transformer les
structures fédérales yougoslaves et instaurer le pluralisme politique.
En février 1990, les communistes slovènes prennent, quant à eux, leurs
distances avec la Ligue communiste yougoslave (LCY). Les élections
législatives d'avril sont remportées par la coalition Demos, tandis que Milan Kučan,
leader du parti du Renouveau démocratique (communiste réformateur) est
élu à la présidence. Dès lors, la Slovénie s'engage encore plus
nettement sur la voie de l'indépendance, prônant dans un premier temps
la transformation de la fédération yougoslave en confédération, adoptant
dans un deuxième temps des amendements constitutionnels et une
déclaration de souveraineté. L'opinion publique approuve à une très
grande majorité l'indépendance lors du référendum de décembre 1990. Le
25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie se déclarent officiellement
indépendantes. Le gouvernement fédéral yougoslave, dirigé par le Croate
Ante Marković, s'oppose à ces déclarations et fait intervenir l'armée
fédérale. Après de brefs affrontements entre la défense territoriale
slovène et l’armée yougoslave (Jugoslovenska narodna armija, JNA), un
accord de cessez-le-feu, le 28 juin 1991, permet de faire reculer de
trois mois l'échéance. Mais, en octobre, la Slovénie réaffirme sa
volonté d'indépendance, et la commission d'arbitrage de l'Union européenne lui confère ce droit. L'Allemagne
reconnaît officiellement la souveraineté de la Slovénie en décembre.
Elle est suivie, en janvier 1992, par une trentaine de pays, dont ceux
de l'Union européenne.
La Slovénie indépendante et l'adhésion euro-atlantique
La Slovénie devient membre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (devenue l'OSCE) et de l'ONU en 1992, du Conseil de l'Europe, du FMI et de la Banque mondiale en 1993, du GATT (devenu l'OMC) en 1994. En 1996, elle signe un Accord de stabilisation et d'association (ASA) avec l'Union européenne (entré en vigueur en 1999).Adhésion euro-atlantique et première alternance
En décembre 1992 sont organisées les premières élections libres de la Slovénie indépendante. Tandis que M. Kučan est facilement reconduit à la présidence de la République, les élections législatives sont remportées par Démocratie libérale de Slovénie (Liberalna demokracija Slovenije, LDS) et les chrétiens-démocrates. Janez Drnovšek (LDS) forme un gouvernement de coalition avec ces derniers. La LDS conserve le pouvoir après sa victoire aux élections de 1996 et à celles de 2000. Le gouvernement de J. Drnovšek met en œuvre les nombreuses réformes nécessaires pour atteindre son objectif prioritaire : l'adhésion de la Slovénie à l'Union européenne et à l'OTAN Ces deux adhésions sont largement approuvées par l'opinion publique à l'occasion du double référendum organisé le 23 mars 2003 avec, respectivement, 89,6 % et 60 % de « oui ». La Slovénie devient membre de l'OTAN le 29 mars 2004 ; son adhésion à l'UE devient effective le 1er mai 2004.
Cependant, plusieurs événements révèlent une certaine
défiance vis-à-vis de la coalition au pouvoir. Les élections
européennes de juin 2004 envoient au Parlement de Strasbourg 4 membres
de l'opposition (Nouvelle Slovénie-parti chrétien du Peuple [NSi] et le
parti démocratique slovène [SDS]) sur un total de 7 députés. Le
référendum des « effacés » du 4 avril 2004 constitue un nouveau désaveu
pour le gouvernement : en 1992, à la suite de l'indépendance du pays,
environ 30 000 personnes d'origine non slovène (essentiellement des
Kosovars, des Bosniaques et des Rom) avaient été illégalement effacées
des registres nationaux faute d'avoir effectué leur demande de
citoyenneté avant le 26 décembre 1991 ; en octobre 2003, la Cour
constitutionnelle décide de leur restituer rétroactivement tous leurs
droits assortis de compensations financières. Lors du référendum
organisé à l'initiative de l'opposition, 94,59 % des électeurs (avec un
taux de participation de 31,54 %) rejettent cette restitution. En
suscitant un discours haineux à l'égard des non-Slovènes, la question
des « effacés » contribue à la victoire de l'opposition aux élections
législatives d'octobre 2004 : se posant en défenseur de la nation
slovène, le SDS de Janez Janša obtient 29 % des voix devant la LDS
(23 %). Arrivée en troisième position, la Liste unie des
sociaux-démocrates (ZLSD) devance trois partis de droite, Nouvelle
Slovénie-parti chrétien du Peuple (NSi), le parti populaire (SLS) et le
parti national slovène (SNS), qui recueillent entre 6 et 9 % de voix.
Avec un peu plus de 4 % des suffrages, le parti démocratique des
Retraités (DeSUS) peut se maintenir au Parlement. Le SDS de J. Janša
propose une large coalition SDS-SLS-NSi-DeSUS.
Gouvernée au centre gauche sans interruption depuis
l'indépendance, la Slovénie connaît alors sa première alternance et
bascule au centre droit. Profondément européen et libéral, le nouveau
gouvernement, investi en décembre 2004, poursuit la politique
d'intégration européenne de ses prédécesseurs. Accédant à la présidence
de l'OSCE (1er janvier 2005), la Slovénie est le troisième pays de l'Union européenne à ratifier la Constitution européenne (1er février
2005). Étant la mieux préparée des dix nouveaux États entrant en 2004,
elle adhère sans incidents au mécanisme de change européen, intègre la
zone euro le 1er janvier 2007 et rejoint l'espace Schengen
le 21 décembre 2007. La Slovénie est également devenue, dès 2004, le
premier pays en transition d'une économie socialiste vers une économie
libérale à passer du statut de pays emprunteur à celui de partenaire
donateur à la Banque mondiale. Elle est présidée, depuis le 22 décembre
2007, par Danilo Türk, un diplomate de carrière se présentant comme
indépendant de tout parti politique, qui succède à J. Drnovšek.
Les élections de 2008 sont marquées par une nouvelle
alternance et le retour au pouvoir des sociaux-démocrates, conduits par
Borut Pahor, qui devient Premier ministre d’un gouvernement de coalition
avec la LDS, le parti ZARES (Parti « réel pour une nouvelle
politique ») et le parti des retraités (DeSUS). Ce virage politique ne
remet pas en cause les principales orientations politiques, économiques
ou diplomatiques du pays. Notamment confronté aux conséquences sociales
de la crise économique mondiale, le gouvernement Pahor prend des mesures
d’austérité qui provoquent de fortes réactions syndicales et engendre
de longs mouvements de grève en 2010, dans la fonction publique et la
police. En revanche, il réussit à solder le dossier des « effacés », le
Parlement ayant adopté en mars 2010 une loi permettant la régularisation
de la plupart des personnes concernées.
La Slovénie, porte de l'Europe vers les Balkans
La Slovénie exerce la présidence de l'Union européenne du 1er janvier au 1er juillet 2008. Elle retient cinq mesures prioritaires pour son agenda politique : la réforme institutionnelle de l'UE, l'élargissement et la politique de voisinage, l'énergie et la lutte contre le changement climatique, le suivi de la stratégie de Lisbonne et le dialogue des cultures. Elle s'engage fortement pour régler les questions territoriales et politiques toujours en suspens dans les Balkans occidentaux et milite pour une intégration rapide des pays issus de l'ex-Yougoslavie aux structures européennes. Durant cette présidence, elle doit notamment gérer l'épineux dossier de la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo, effectuée le 17 février 2008. Ljubljana s'attache aussi à développer des relations bilatérales entre les pays d'Europe du Sud-Est et l'UE, notamment par le biais du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est.
Premier investisseur étranger en Serbie et acteur
économique de tout premier ordre en Europe du Sud-Est, la Slovénie est
particulièrement concernée par la stabilité politique des Balkans
occidentaux. Elle reconnaît l'indépendance du Kosovo tout en conservant
de bonnes relations avec la Serbie.
Relations tendues avec la Croatie
Au niveau régional, la situation reste tendue avec le voisin croate, plusieurs litiges opposant les deux pays. Le tracé exact de la frontière maritime dans le golfe de Piran est toujours contesté par les deux capitales, et les divergences sur la centrale nucléaire de Krsko, située à 20 km de la frontière croate, ne sont toujours pas aplanies depuis l'indépendance. L'incident survenu dans cette centrale le 4 juin 2008 relance le débat sur la sécurité et les risques régionaux. Le 18 décembre 2008, la Slovénie oppose son veto à l’ouverture de 13 chapitres de négociations entre la Croatie et l’Union européenne, bloquant durant plusieurs mois le processus d’intégration de Zagreb, ce qui provoque une crise politique et la démission du Premier ministre croate Ivo Sanader. Les tentatives de médiation de l’UE restent vaines mais les deux pays reprennent langue durant l’été et, le 11 septembre 2009, une rencontre surprise entre le Premier ministre slovène, B. Pahor, et son homologue croate, Jadranka Kosor, permet d’engager un processus de négociation bilatérale et de relancer le processus d’intégration de la Croatie. Les deux pays acceptent un accord d’arbitrage, permettant à une équipe d’experts de délimiter le tracé de la frontière, et renonçant de ce fait au recours engagé devant la Cour internationale de justice (CIJ). Le Parlement slovène ratifie cet accord d’arbitrage le 20 avril 2010 et, le 6 juin, les électeurs approuvent par référendum, à une courte majorité de 51 % des voix, le nouveau tracé de la frontière. La résolution d’un contentieux financier entre les deux pays datant des indépendances, ouvre enfin la voie en mars 2013 à la ratification par le Parlement slovène de l’adhésion de la Croatie à l’UE.
Pour en savoir plus, voir l'article Balkans.
Crise économique et instabilité politique
En décembre 2011, après l’adoption d’une motion de censure votée contre le gouvernement de B. Pahor – devenu minoritaire à la suite de la défection des ministres du parti ZARES et du DeSUS, hostiles à la réforme des retraites –, des élections anticipées sont organisées pour la première fois depuis l’indépendance. Slovénie positive, un nouveau parti de centre gauche fondé en octobre par le maire de Ljubljana, Zoran Janković, arrive en tête du scrutin avec 28 députés devant le SDS (26 sièges) de J. Janša. Mais c’est finalement ce dernier qui, malgré l’opposition du président D. Türk à cette nomination, prend la tête d’un gouvernement de coalition avec quatre autres partis en janvier 2012 dont la Liste citoyenne (DL), nouvelle formation libérale créée par le président de l’Assemblée nationale, Gregor Virant.
Face à la détérioration de la situation économique et
financière du pays, le Premier ministre poursuit dans la voie des
restrictions budgétaires avec pour conséquence une opposition croissante
aux dirigeants en place et désormais en partie discrédités. Ce
mécontentement se traduit ainsi par l’émergence de « mouvements
citoyens » organisés en dehors des partis politiques traditionnels qui
obtiennent notamment la démission pour corruption du maire de Maribor,
deuxième ville du pays.
C’est dans ce contexte de crise politique et sociale
que l’élection présidentielle a lieu en décembre 2012 : l’ancien Premier
ministre B. Pahor est élu face au président sortant mais le scrutin ne
mobilise qu’environ 42 % des électeurs, la participation la plus faible
depuis l’indépendance. Le 8 janvier 2013, un rapport de la Commission
pour la prévention de la corruption jette la suspicion sur l’origine du
patrimoine du chef du gouvernement et met en cause également le leader
de l’opposition. Malgré ses dénégations, J. Janša, déjà suspecté lors de
son premier mandat en 2004-2008, doit finalement démissionner à la
suite du vote d’une motion de défiance constructive en février 2013,
tandis que Z. Janković laisse provisoirement la présidence de Slovénie
positive à Alenka Bratušek. Nouvelle figure de la vie politique du pays
et première femme à accéder au poste de Premier ministre, cette dernière
forme alors un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates
(SD), le parti des Retraités (DeSUS) et la Liste citoyenne (DL), qui
obtient la confiance de l’Assemblée nationale le 2 mars. Mise en
minorité dans son propre parti, A. Bratušek est contrainte de
démissionner dès le mois de mai 2014, moins d'un mois avant les
élections européennes.
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