dimanche 18 octobre 2015

Do you know your country


vendredi 8 mai 2015

Le Zimbabwe

 Drapeau du Zimbabwe
Le Zimbabwe 
Capital: Harare
 Zimbabwe
Nom officiel: République du Zimbabwe
 Population: 13.771.721 habitants (la plus élevée dans le monde:72) (2014 de son.)  
Superficie: 390 580 km. parce que. 
Système politique: démocratie parlementaire 
 Capitale: Harare 
Monnaie: Depuis 2009, les entreprises et les particuliers sont autorisés à effectuer des transactions commerciales et domestiques en dollars américains ou en rand sud-africain. L'économie du pays a dollarisation dubi et le dollar zimbabwéen a cessé d'être utilisé. PIB (par habitant): 600 $ US (est 2013.
 Langues: Anglais (officielle), Shona, Ndebele, de nombreux dialectes mineurs 
 Religions: syncrétisme (mélange de christianisme et de croyances indigènes) 50%, 25%, Christian croyances indigènes 24% , musulmane et autres 1%

GÉOGRAPHIEIl est une région de plateau, la zone de forêt et la savane. Héritage de la colonisation, le pays est resté une partie essentiellement rurale juxtapose des cultures vivrières (maïs) et commercial (coton, tabac) à côté de l'élevage (principalement les bovins). Le sous-sol présente de chrome, de nickel, de platine et de carbone. L'indépendance et les réformes brutales ont entraîné le départ d'une grande partie de la minorité blanche et désorganisé l'économie, maintenant ruiné et miné par une inflation galopante (avec une légère amélioration récemment).1. Le reliefUne grande partie du Zimbabwe est occupé par un plateau d'une altitude moyenne de 1000 m qui descend en pente douce, au sud-ouest vers le bassin du Botswana, et monte dans le nord-est, au Mozambique, jusqu'à 2595 m d'altitude (Inyanga Montagnes). Traditionnellement, il ya trois régions définies par leur altitude: jusqu'à Veld (sur 1400 m), qui est l'arête centrale, la moyenne Veld, au nord-ouest et sud-ouest (entre 700 et 1400 m) et le bas veld, le long des vallées du Limpopo et Zambèze . Le socle précambrien (granit et gneiss) affleure sur la plupart du plateau, qui est traversé, un axe nord-sud à travers une veine, le Great Dyke, riche en minéraux divers (y compris le chrome). Le Haut Veld bénéficie d'un climat agréable, qui a remporté les colons européens. La capitale, Harare (anciennement Salisbury), situé à près de 1500 mètres, reçoit 741 mm de précipitations par an et connaît la gelée blanche pendant la saison sèche. Borders - Sud avec l'Afrique du Sud et du Nord avec la Zambie - sont en partie définies par le Limpopo et le
Zambèze.








Les premiers habitants du Zimbabwe, durant le premier millénaire avant notre ère, étaient apparentés aux Bochimans (ou Bushmen) et vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils ont été submergés au fil des siècles par des Bantous, venus du nord, qui introduisirent l'usage du fer et l'agriculture. Deux grandes ethnies africaines peuplent aujourd'hui le Zimbabwe : les Shonas (répartis en plusieurs clans : zezuru, karanga, manyika, etc.), arrivés aux ixe et xe s., de loin les plus nombreux (près de 80 % de la population), et les Ndébélés ou Matabélés (environ 20 %) descendants des guerriers de l'empereur zoulou Chaka, qui, partis du Natal, envahirent le pays au début du xixe s. et installèrent leur capitale à Bulawayo. Le Mashonaland s'étend au nord et englobe Harare ; le Matabeleland, depuis les collines de Matopo, recouvre le sud-ouest du pays. Les Européens, pour la plupart de souche britannique – leur nombre atteignait 230 000 avant la décolonisation, en 1980 – n'étaient plus que 80 000 environ en 1997. Ils sont surtout établis dans les grandes agglomérations et le long de l'axe Harare-Bulawayo. En 2009, la densité de la population est de 32 habitants par km2, et le taux d'urbanisation s'élevait à 36 % en 2007. L'espérance de vie à la naissance, 44 ans, est la deuxième la plus faible du monde, après celle des habitants de l'Afghanistan. L'appartenance religieuse est difficile à établir, les cultes animistes étant souvent pratiqués en marge de l'adhésion aux Églises chrétiennes (55 % des habitants – dont la moitié d'anglicans). L'islam est relativement répandu.

3. Un pays enclavé à l'économie diversifiée

Le Zimbabwe est riche de son agriculture et de son élevage, ainsi que de ses ressources minières variées, mais son sous-sol ne recèle ni pétrole ni gaz naturel. C'est un pays enclavé, qui dépend de ses voisins et de leurs ports maritimes (en Afrique du Sud et au Mozambique principalement) pour son commerce extérieur, d'où le développement des voies ferrées vers ces pays. C'est la présence de filons aurifères, dont l'exploitation était assurée, à la fin du xixe s., par la British South Africa Chartered Company (créée par le Premier ministre de la province sud-africaine du Cap, Cecil Rhodes), qui a déclenché le processus de colonisation. Mais c'est l'agriculture qui, à partir des toute premières années du xxe s., a enraciné la plupart des colons européens.

3.1. L'agriculture et les fermes « commerciales » européennes

La question de la propriété de la terre a conditionné le développement de l'agriculture. En 1969, du fait de la ségrégation foncière résultant de la législation en vigueur, les réserves africaines (tribal trust lands) abritaient 60 % de la population noire sur 176 000km2, tandis que 6 000 fermes européennes se partageaient 168 000km2 et fournissaient une part très largement prépondérante des produits agricoles. D'une superficie moyenne de 2 150 hectares, celles-ci employaient 350 000 salariés africains en 1975. Le gouvernement de Robert Mugabe – au pouvoir depuis 1980, d'abord comme Premier ministre, puis comme président de la République – a mis en œuvre une réforme agraire pour redistribuer la terre aux Africains, réforme qui se heurte à la résistance des fermiers européens et à la crainte de voir décliner la production agricole, bien que des études aient confirmé la productivité des parcelles attribuées aux petits exploitants africains. Ces études indiquent, en effet, que la productivité des fermes dites commerciales, quatre fois supérieure à celle des exploitations africaines, est principalement due à leur emplacement sur les terres les plus fertiles. En 1990, 52 000 familles africaines avaient été installées sur des fermes rachetées, avec leur accord, à des fermiers européens, alors que le programme gouvernemental prévoyait l'attribution de parcelles à 162 000 familles à la fin de 1985. En 1997, le gouvernement a annoncé son intention de nationaliser, au profit de paysans africains, les terres de 1 500 fermiers blancs, sur un total de 4 500, mais sans indemnisation, contrairement à ce qui s'était pratiqué jusque-là. Le président Mugabe a estimé que c'était à la Grande-Bretagne d'assurer une éventuelle compensation aux propriétaires européens expropriés. L'enjeu est de taille, puisqu'au début des années 1990, 60 % de la production du pays (en valeur) provenait des 4 500 fermes commerciales européennes, à l'origine, par ailleurs, de 85 % des exportations agricoles.
Les principales cultures, tant sur les fermes européennes que sur les petites exploitations africaines, sont le maïs – alimentation de base de la population – (950 000 tonnes produites en 2007) et le tabac, destiné à l'exportation (79 000 tonnes produites en 2007). Les autres cultures importantes sont le coton (235 000 tonnes produites en 2007) et la canne à sucre (3,6 millions de tonnes de sucre produites en 2007). L'élevage est relativement important, avec 5,4 millions de bovins et 3 millions de caprins en 2007, le Zimbabwe étant, depuis 1985, l'un des rares pays africains autorisés à exporter de la viande vers l'Union européenne.

3.2. Les richesses minières

Le Zimbabwe est, avec l'ex-U.R.S.S., l'un des premiers producteurs au monde de chrome. Durant la période où la Rhodésie était soumise à des sanctions économiques (depuis la « déclaration unilatérale d'indépendance » du gouvernement blanc de Ian Smith en 1965 jusqu'à la décolonisation de 1980), les États-Unis continuaient d'acheter ce métal stratégique, malgré l'embargo. La production de minerai de chrome a cependant fortement diminué, passant de 639 000 tonnes, en 1989, à 120 000 tonnes, en 1993, essentiellement à cause de la chute du prix du minerai russe, avant de remonter à 250 000 tonnes en 2005. L'or est actuellement la principale richesse minière, avec une production de 11 tonnes en 2006. Viennent ensuite le nickel, le charbon, le cuivre et le fer. Un filon de platine a également été découvert dans le Great Dyke ; il est contrôlé par une société australienne, le secteur minier restant dominé par les grandes sociétés internationales.

3.3. L'industrie

Le Zimbabwe dispose d'un secteur industriel important – le plus important de l'Afrique subsaharienne après celui d'Afrique du Sud ; sa contribution au revenu national dépasse celle des secteurs agricoles et miniers. L'industrie s'est notablement développée à l'époque des sanctions économiques – imposées par l'O.N.U. au régime rebelle blanc de Ian Smith à partir de 1965, jusqu'à la fin des années 1970 : ni l'Afrique du Sud ni le Portugal ne respectant ces sanctions, les sociétés européennes purent approvisionner le pays en carburant et en quelques autres produits indispensables. L'industrie (textile, alimentation, produits métallurgiques, matériel de transport et armement) a fourni 27 % du produit intérieur brut (P.I.B.) en 2006, contre 22 % pour l'agriculture.
À l'époque de la Fédération Rhodésie-Nyassaland (1953-1963), un grand barrage a été construit en aval des chutes Victoria, sur le Zambèze, à Kariba, donnant naissance à l'un des plus grands lacs artificiels du continent. Des centrales hydroélectriques ont été construites sur les deux rives ; la plus ancienne, sur la rive sud (territoire actuel du Zimbabwe), l'autre, sur la rive nord, en Zambie. Jusqu'en 1989, la Zambie exportait son électricité chez son voisin du Sud, mais l'augmentation de la capacité du réseau de centrales thermiques du Zimbabwe ainsi que l'incendie d'une centrale hydroélectrique zambienne ont interrompu ce commerce énergétique. Depuis 1991, les deux pays ont conclu un accord pour coordonner leurs politiques énergétiques : il est prévu d'accroître la capacité de la centrale de Kariba-sud (au Zimbabwe) et d'exploiter en commun un barrage, à construire dans la gorge de Batoka, en Zambie.

3.4. Les transports et le commerce extérieur

Le réseau ferroviaire du Zimbabwe est particulièrement dense. Les deux principales voies ferrées partent de Harare, l'une vers l'Afrique du Sud, et l'autre vers le Mozambique. La première se divise au sud de Gweru en deux embranchements : vers Bulawayo, d'une part, d'où partent deux lignes, l'une qui traverse le Botswana jusqu'à l'Afrique du Sud, et l'autre qui aboutit aux mines de charbon de Hwange ; vers le port mozambicain de Maputo, d'autre part. La seconde relie la capitale au port mozambicain de Beira, via Umtali. Elle est doublée par un pipeline, qui a ravitaillé l'ex-Rhodésie jusqu'en 1974 – date où le Portugal a dû accorder son indépendance au Mozambique.
Le Zimbabwe fait partie, comme l'Afrique du Sud, de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (Southern Africa Development Community, SADC). Le Zimbabwe est également membre du Marché commun d'Afrique orientale et australe (Common Market for Eastern and Southern Africa, COMESA). Le COMESA, qui associe la plupart des pays de la SADC, ceux de l'Afrique orientale et ceux de la Corne de l'Afrique, prévoit la disparition des barrières douanières entre ses membres et la mise en place de tarifs commerciaux extérieurs communs en l'an 2000. Cependant, à l'heure actuelle, le principal partenaire commercial du Zimbabwe reste l'Afrique du Sud, suivie, pour les importations, de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de l'Allemagne et du Japon. La balance commerciale du Zimbabwe a été longtemps bénéficiaire, mais est devenue déficitaire depuis 1995. Le produit national brut (P.N.B.) par habitant, qui a légèrement diminué pendant la même période, reste élevé pour l'Afrique, essentiellement parce qu'il englobe les revenus des Européens, bien supérieurs à celui des masses rurales africaines. La dette extérieure a, de son côté, augmenté à un rythme rapide.

HISTOIRE

1. Les ruines de Zimbabwe

1.1. Un nom africain

Le Zimbabwe doit son nom aux célèbres ruines d'un imposant ensemble architectural en pierre sèche – unique par ses dimensions en Afrique bantoue – situé au sud du pays. Les mouvements de libération africains choisirent le nom Zimbabwe, lors de la décolonisation en 1980, à la place de celui de Rhodésie, donné en l'honneur de Cecil Rhodes, artisan de la colonisation britannique. Un nom africain évoquant une ancienne civilisation noire remplaçait ainsi un nom célébrant la conquête européenne.

1.2. La thèse phénicienne

L'ensemble architectural de Zimbabwe date sans doute du xive siècle ou du xve siècle et a été construit par les Shonas, qui avaient envahi le pays quelques centaines d'années plus tôt. Il ne fut décrit qu'en 1872, par l'archéologue allemand Karl Mauch, qui ne voulut pas croire qu'il était l'œuvre d'Africains ; il lui attribua donc une origine blanche – en l'occurrence phénicienne – invoquant les périples des navigateurs phéniciens autour du continent. Les archéologues, soucieux de confirmer la supériorité de la civilisation blanche, emboîtèrent le pas à K. Mauch, et identifièrent les mines d'or de la région avec celles du pays d'Ophir de la reine de Saba et du roi Salomon.
Bien que la thèse phénicienne ait été assez rapidement contestée, il fallut attendre la datation au carbone 14 d'un fragment de bois, enserré dans les pierres, pour que soit établi, sans aucun doute possible, que l'ensemble architectural de Zimbabwe datait de l'Empire du Monomotapa. Entre-temps, d'autres constructions en pierre sèche – moins imposantes que celle de Zimbabwe – avaient été repérées en Afrique australe.

2. L'Empire du Monomotapa et l'arrivée des Matabélés

L'Empire du Monomotapa s'est constitué au xve siècle, à une époque où l'exploitation artisanale des mines d'or avait déjà donné naissance à un commerce important avec la côte orientale africaine, alors dominée par les Arabes. Les Portugais s'y intéressèrent à leur tour, et, en 1560, un jésuite portugais parvint jusqu'à la cour du Monomotapa (le mot désignait aussi l'empereur), qu'il réussit à convertir au christianisme, avant d'être assassiné par des conseillers musulmans de la cour impériale.
Le Monomotapa avait alors abandonné, depuis un siècle, le site de Zimbabwe, tombé aux mains d'un empire rival, fondé par un vassal rebelle, Changa, bientôt paré du titre de Changamira. Une brève alliance contre les Portugais se souda entre les deux empires à la fin du xviie siècle ; elle tourna à l'avantage du Changamira, et le Monomotapa en sortit amoindri.
Les deux empires succombèrent, au début du xixe siècle, sous les coups des troupes de deux des lieutenants de l'empereur zoulou Chaka ; celles de Zwangendaba pillèrent Zimbabwe en 1830, avant de s'établir plus à l'est ; puis ce fut au tour de celles de Mzilikazi, qui s'installa durablement avec ses guerriers ndébélés dans le sud du pays et établit sa capitale à Bulawayo, d'où il rançonnait le pays shona.

3. La conquête britannique et l'instauration de l'apartheid

Les Européens entrent en scène en 1888. Charles Rudd, un émissaire de la British South Africa Chartered Company (BSAC), créée par C. Rhodes, obtient du fils de Mzilikazi, le roi Lobengula, la concession exclusive des richesses minières des pays ndébélé (Matabeleland) et shona, en échange de 100 livres sterling, de mille fusils et d'une canonnière, qui ne lui seront jamais livrés.
Le roi Lobengula meurt en 1893, après une tentative de rébellion écrasée par la BSAC, comme le sera trois ans plus tard un soulèvement auquel participeront les Ndébélés et les Shonas. La charte concédée à la BSAC lui permettait d'administrer le territoire pendant vingt-cinq ans.
En 1923, la Rhodésie, dite alors Rhodésie du Sud (l'actuelle Zambie constituant la Rhodésie du Nord), devient colonie britannique, après le rejet par l'électorat blanc d'un rattachement à l'Afrique du Sud. Le Premier ministre sud-rhodésien est désormais nommé par une assemblée élue par tous les sujets britanniques sachant lire et écrire, ce qui exclut l'immense majorité des Africains.
Le régime rhodésien adopte toute une série de mesures analogues à celles qui régissent l'apartheid en Afrique du Sud : en 1930, partage inégal des terres, attribuées à 50 % aux colons européens, qui sont vingt fois moins nombreux que les Africains ; en 1934, exclusion des Africains des emplois de travailleurs qualifiés. On estime qu'en 1940, le revenu annuel moyen d'un Noir en Rhodésie du Sud est de 31 dollars, contre 1 170 dollars pour un Blanc.

4. La Fédération Rhodésie-Nyassaland (1953-1963)

Après la Seconde Guerre mondiale, le parti blanc modéré, le parti fédéral uni de lord Malvern, qui préconise un partnership avec les Noirs et la création d'une Fédération avec la Rhodésie du Nord et le Nyassaland (le futur Malawi), obtient gain de cause : la Fédération voit le jour en 1953.
L'Assemblée fédérale compte une minorité de députés noirs, ce qui est une nouveauté, à une époque où aucun Africain ne siège encore à l'Assemblée sud-rhodésienne. En 1958, un second collège électoral africain est créé pour accueillir la petite bourgeoisie noire de Rhodésie du Sud. Les partisans de la suprématie blanche créent alors le parti du Dominion, pour défendre leurs intérêts face aux revendications des Noirs, qui, sur le modèle sud-africain, fondent le Congrès national africain (ANC), dirigé par Joshua Nkomo, un syndicaliste ndébélé qui fait cause commune avec les leaders nationalistes noirs de Rhodésie du Nord et du Nyassaland, Kenneth Kaunda et Hastings Banda.

5. Naissance des mouvements nationalistes noirs

Le mouvement de protestation contre le pouvoir fédéral blanc grandissant au sein de la population noire, les trois nationalistes sont arrêtés, mais l'agitation persiste cependant. La Fédération est finalement dissoute en 1963, à l'issue d'une conférence tripartite : un an après, sous le nom respectivement de Zambie et de Malawi, la Rhodésie du Nord et le Nyassaland accèdent à l'indépendance.
Encore sous domination britannique, mais bénéficiant d'une importante autonomie, la Rhodésie du Sud entre alors dans une période de prospérité, laquelle profite principalement à la minorité européenne.
L'opposition noire connaît à cette époque des tensions internes, qui aboutissent, en 1963, à la scission du parti de J. Nkomo, rebaptisé Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPU) : la branche dissidente donne alors naissance à l'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU), dirigée par le pasteur Ndabaningi Sithole.

6. La Rhodésie de Ian Smith (1965-1980)

Aux élections de 1965, boycottées par les deux partis nationalistes noirs, le Front rhodésien – qui a succédé au parti du Dominion – remporte les 50 sièges du premier collège, réservé aux Européens. Fort de cette victoire, le nouveau Premier ministre, le leader du Front rhodésien Ian Smith, réclame l'indépendance de son pays à la Grande-Bretagne, qui refuse de la lui accorder tant que les Noirs ne seront pas associés plus largement au pouvoir.
Mais I. Smith proclame unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie, le 11 novembre 1965. L'ONU impose alors des sanctions économiques : tout commerce avec la Rhodésie est interdit, mais l'Afrique du Sud et le Portugal, ignorant le blocus, permettent malgré tout au pays de connaître une période de développement industriel.
En 1970, après de vaines négociations avec Londres, le gouvernement Smith proclame la république. La création d'un nouvel ANC, en 1971, à l'initiative d'un ecclésiastique, Monseigneur Muzorewa, renouvelle le paysage politique de l'opposition noire. La ZAPU et la ZANU se rallient au nouveau parti. De vaines négociations se poursuivent alors, tant avec Londres qu'entre I. Smith et l'ANC, tandis qu'une aile dissidente de la ZANU commence à s'organiser au Mozambique sous la direction de Robert Mugabe (un Shona).
L'insécurité dans les zones rurales, entretenue par les maquisards des mouvements de libération, devient alors endémique. J. Nkomo, soutenu par l'URSS, et R. Mugabe, appuyé par la Chine, décident de s'allier au sein d'un Front patriotique. Finalement, à Salisbury, sous la pression conjointe de Londres et de Washington, un gouvernement de transition est formé en 1978 ; regroupant en son sein I. Smith et Monseigneur Muzorewa, il est chargé de préparer le transfert du pouvoir à la majorité noire.
Pour finir, en 1979, le gouvernement britannique réunit à Londres une conférence qui finalise le processus d'indépendance. Aux élections multiraciales de février 1980, la ZANU de R. Mugabe l'emporte sur la ZAPU de J. Nkomo. Ce dernier est néanmoins nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement formé par R. Mugabe. La Rhodésie accède à l'indépendance, sous le nom de Zimbabwe, le 18 avril 1980. La nouvelle Constitution réserve 20 sièges à la minorité blanche dans l'Assemblée nationale.

7. Le Zimbabwe indépendant

7.1. Opposition entre les deux mouvements nationalistes noirs (1982-1983)

La cohabitation entre R. Mugabe et J. Nkomo s'avère vite délicate.
Après des troubles graves au Matabeleland, ayant provoqué l'intervention de l'armée (1982-1983), J. Nkomo s'exile pendant plusieurs mois. Après son retour, l'alliance entre la ZANU, à majorité shona, et la ZAPU, essentiellement ndébélée, est cependant reconduite, avec la création de la ZANU-PF (Patriotic Front), qui tient son premier congrès en 1984, préconisant le système du parti unique. La ZAPU et la ZANU ne fusionnent pas pour autant, et leurs factions respectives s'affrontent à nouveau au Matabeleland, entraînant l'arrestation de plusieurs dirigeants de la ZAPU.

7.2. Robert Mugabe président de la République

En 1987, les 20 sièges réservés aux Blancs (dont 15 étaient revenus au nouveau parti formé par I. Smith aux élections de 1986) sont supprimés. Un régime présidentiel est instauré, et R. Mugabe devient président de la République. En 1988, la ZAPU et la ZANU finissent par fusionner, et, un peu plus tard, un second poste de vice-président est créé et attribué à J. Nkomo. La même année, un parti d'opposition, le Mouvement de l'unité du Zimbabwe (ZUM), est créé par Edgar Tekere.
La ZANU-PF remporte la quasi-totalité des sièges aux élections de 1990, deux seulement revenant à la ZUM. E. Tekere obtient cependant 16 % des voix à l'élection présidentielle, contre 72 % à R. Mugabe. En 1991, le président renonce publiquement à son intention d'instaurer un régime de parti unique.
En 1992, le régime, qui est périodiquement secoué par des affaires de corruption retentissantes, amorce un programme de redistribution des terres en faveur des paysans noirs, par une loi qui prévoit l'expropriation contre indemnités des Blancs propriétaires de grandes fermes « commerciales » – 4 500 fermes, qui représentent la moitié des surfaces cultivables et produisent une part prépondérante des exportations agricoles.
Les élections législatives d'avril 1995, boycottées par le ZUM et d'autres petits partis d'opposition – la participation électorale se réduit à 54 % –, sont de nouveau remportées par la ZANU-PF. Le président Mugabe, réélu avec 92 % des voix en mars 1996 contre Monseigneur Muzorewa et N. Sithole (qui se retire juste avant le vote), ne doit son succès qu'à une participation électorale encore plus faible qu'aux législatives. La ZANU-PF renonce peu après au marxisme-léninisme, alors que de nouveaux scandales financiers secouent le régime. Celui-ci, soucieux de revaloriser son image auprès de la population, annonce son intention de procéder à l'expropriation sans indemnités de 1 500 fermes « commerciales » européennes.

7.3. Tensions sociales sur fond de crise économique

La situation économique est alors inquiétante, avec une dette extérieure considérable et un fort taux de chômage. La pression fiscale s'accentue, notamment à la suite des mesures d'indemnisation décidées en faveur des anciens guérilleros des mouvements de libération, ce qui a donné lieu à des grèves très suivies. La hausse des prix des produits de base a provoqué des émeutes, et, en janvier 1998, l'armée a dû intervenir pour rétablir l'ordre à Harare et en province.
Le remariage, en 1996, du président Mugabe avec sa secrétaire – de quarante ans sa cadette –, l'inculpation de N. Sithole en 1997 pour complot, la comparution en justice, en 1998, de l'ancien président Canaan Banana pour viol homosexuel, tous ces événements contribuent à entretenir une atmosphère de malaise dans le pays. R. Mugabe subit son premier revers important lors du référendum constitutionnel – visant à consolider ses pouvoirs – qu'il organise en février 2000. Ce projet est repoussé par plus de 54 % des votants, ce qui constitue un sérieux avertissement pour le président à deux mois des élections législatives.

7.4. Le Zimbabwe, acteur régional

En dépit des difficultés rencontrées, le Zimbabwe a su jouer un rôle non négligeable dans la région. Dès son indépendance, il a rejoint les pays « de la ligne de front » (avec l'Angola, le Mozambique, la Tanzanie, la Zambie et le Botswana), ligués contre le régime d'apartheid sud-africain. Malgré les préférences de la ZANU de R. Mugabe pour le Congrès panafricain d'Afrique du Sud, aux dépens de l'ANC, le président du Zimbabwe n'en a pas moins salué en 1990 la libération de Nelson Mandela.
Le Zimbabwe a par ailleurs soutenu le régime mozambicain des présidents Samora Machel et Joaquim Chissano contre les guérilleros du mouvement rebelle de la RENAMO.
Enfin, en août 1998, il décide d'intervenir avec l'Angola et la Namibie en République démocratique du Congo dans le conflit qui oppose le président Laurent-Désiré Kabila à la rébellion congolaise, soutenue par l'Ouganda et le Rwanda. Mais l'effort de guerre pèse lourdement sur une population déjà très pauvre, opposée dans son ensemble à l'intervention armée en RDC et l'armée zimbabwéenne se retire finalement en novembre 2002.

8. Une nation en ruine

8.1. Crise politique et économique

Au lendemain de l'échec du référendum constitutionnel de février 2000, l'adoption par le Parlement d'une loi autorisant les expropriations des fermiers blancs sans indemnisation, plonge le pays dans une crise politique et économique profonde. La violence des expropriations, attisée par le régime, entraîne plusieurs dizaines de morts – des fermiers blancs mais également des militants noirs du principal parti d'opposition, le MDC (Movement for Democratic Change, Mouvement pour le changement démocratique), créé en 1999 par le syndicaliste Morgan Tsvangirai. 4 500 fermiers blancs sont expulsés et leur terres redistribuées, le plus souvent, à des membres de la nomenklatura, dirigeants de la ZANU-PF ou des proches de la famille Mugabe ; en outre, faute de moyens (notamment de semences), la plupart des petits exploitants ne peuvent faire fructifier la terre dont ils viennent d'hériter ; le pays, privé d'agriculture, sombre dans la pénurie alimentaire.
En septembre 2001, à l'issue de négociations menées sous l'égide du Commonwealth et avec la médiation du président nigérian Olusegun Obasanjo, le Zimbabwe s'engage à mettre fin à l'occupation illégale des terres appartenant à des fermiers blancs et aux violences politiques. La Grande-Bretagne, en contrepartie, accepte de financer une réforme agraire. À l'issue des élections de juin 2000 (marquées par un taux de participation de l'ordre de 60 %), la ZANU-PF conserve la majorité absolue au Parlement (61 sièges sur 120), en dépit d'une percée remarquable du MDC qui remporte 58 sièges. Grâce à un amendement constitutionnel accordant au chef de l'État le privilège d'octroyer 30 sièges supplémentaires à sa convenance, la ZANU-PF est assurée de conserver la majorité dans l'unique Chambre parlementaire du pays. En revanche, le MDC est à même d'empêcher toute modification de la Constitution.

8.2. L'usage de la répression contre l'opposition

L'élection présidentielle de mars 2002 fournit au régime le prétexte pour la mise en place d'un vaste arsenal répressif limitant l'accès aux médias et interdisant tout financement en provenance de l'étranger, assimilant toute contestation du régime à un acte « d'insurrection, de banditisme et de terrorisme » ; excluant des urnes des centaines de milliers de résidents à l'extérieur du pays et refusant la présence dans le pays d'observateurs internationaux. Dans ce contexte, la réélection de R. Mugabe est acquise dès le premier tour avec 56,2 % des voix ; son rival, M. Tsvangirai, inculpé dix jours avant le scrutin de « haute trahison » pour complot contre le chef de l'État, obtient 42 % des voix.
Dénigrant les contestations du MDC qui déclare le scrutin « illégitime », le régime renforce sa répression en faisant assassiner plusieurs opposants ; au cours de l'année 2003, le MDC lance un mouvement de grèves et de manifestations suivi par un nombre de plus en plus grand de contestataires touchés par la crise économique (pénurie des produits de première nécessité, inflation, chômage), le sida ou les exactions commises par le régime.
En 2004, le MDC lance une nouvelle campagne d'« actions de masse » contre le pouvoir dans une contexte de désastre économique. Alors que le gouvernement déclare ne plus avoir besoin de l'aide internationale dont il dépend depuis 2001, le MDC l'accuse de vouloir utiliser la nourriture comme arme électorale à l'approche des législatives de mars 2005. À l'issue d'une campagne dénuée d'incidents, celles-ci sont une nouvelle fois remportées par la ZANU-PF, qui obtient la majorité absolue au Parlement ; le MDC dénonce une « mascarade électorale ».

8.3. Sanctions internationales

Le Zimbabwe est soumis à une série de sanctions. Suspendu du Commonwealth en mars 2002, il se retire volontairement de l'organisation en 2003 pour riposter à la prolongation de sa suspension. Depuis 2002, ses hauts responsables sont interdits de séjour sur le sol de l'Union européenne, des États-Unis, de la Suisse et du Japon ; leurs avoirs sont gelés depuis 2003 par les États-Unis qui, en 2005, incluent le Zimbabwe dans la liste des « avant-postes de la tyrannie ».
Jusqu'à présent ménagé par les pays membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), pour lesquels R. Mugabe jouit du statut de champion de la libération et de la lutte contre le néocolonialisme, le Zimbabwe est condamné en décembre 2005 par l'Union africaine, qui dénonce dans l'opération « Murambatsvina » une violation manifeste des droits de l'homme : en mai 2005, le régime avait ordonné la destruction de quartiers entiers de bidonvilles aux alentours de la capitale, Harare, ainsi qu'en province, sous prétexte de vouloir mettre fin à l'insalubrité et aux multiples trafics ; plus 700 000 personnes ont été jetées à la rue.

9. Une alternance démocratique manquée

9.1. Vers un partage du pouvoir









Dans la perspective des élections générales de 2008, le président sud-africain Thabo Mbeki est chargé de faciliter la reprise du dialogue entre le pouvoir et l'opposition. De son côté, le MDC réclame, au préalable, l'élaboration d'une nouvelle Constitution.
Pour la première fois depuis 1980, la ZANU-PF (97 sièges) perd les élections législatives au profit du MDC (99 sièges), tandis que le MDC-M d'Arthur Mutambara, une autre formation de l'opposition, dissidente du MDC, en totalise 10. Le MDC revendique la victoire de son leader, M. Tsvangirai, au premier tour du scrutin présidentiel. Malgré l'appel au calme de la SADC, l'opposition et le pouvoir se lancent dans une bataille de procédure autour des résultats présidentiels.
L'annonce des résultats officiels – 47,9 % des suffrages pour M. Tsvangirai contre 43,2 % à R. Mugabe – déclenche une campagne de violence et contraint le leader de l'opposition à renoncer à se présenter au second tour pour ne pas mettre en danger la vie de ses partisans. Au terme d'une parodie de scrutin – auquel l'ensemble de la communauté internationale dénie toute légitimité –, R. Mugabe, âgé de 84 ans dont 28 à la tête du pays, est déclaré réélu pour un sixième mandat.
Afin de sortir le pays de la profonde crise politique, économique et sociale dans laquelle il se trouve, le président sortant et son ex-opposant, M. Tsvangirai, signent le 21 juillet sous les auspices de l'Union africaine un accord fixant le cadre de négociations, qui débouchent, grâce à la médiation du président Mbeki, sur un accord de partage du pouvoir (Accord politique global, GPA) le 15 septembre 2008. Selon cet accord, R. Mugabe demeure à la tête de l'État, l'ex-syndicaliste M. Tsvangirai est nommé à la fonction nouvelle de Premier ministre. Après onze mois de crise, un gouvernement d'union nationale, dirigé par M. Tsvangirai, est formé le 13 février 2009.

9.2. Une cohabitation sous tension

La conséquence majeure de l’accord politique de septembre 2008 est l’amélioration de l’environnement économique. Le gouvernement met tout d’abord fin à l’hyperinflation en introduisant un régime à multiples devises ; la croissance reprend, atteignant environ 9 % en 2010-2011, grâce à une conjoncture internationale favorable au secteur minier et à une augmentation de la production agricole ; la sécurité alimentaire s’améliore également ainsi que certains indicateurs sociaux malgré des taux de pauvreté et de chômage très élevés.
En revanche, outre le désaccord quant à la poursuite de la politique d’« indigénisation » des entreprises, décidée par le président en 2011, qui pourrait faire fuir les investissements étrangers, les discussions entre les deux camps pour appliquer les clauses politiques et institutionnelles du GPA piétinent, en particulier en ce qui concerne la réforme constitutionnelle et l’ouverture des médias au pluralisme. La ZANU-PF et les appareils de l’État, toujours contrôlés par les partisans du président Mugabe, résistent à un partage effectif du pouvoir, le MDC, dont les militants continuent d’être intimidés ou physiquement menacés, accusant ses adversaires d’avoir mis en place un véritable gouvernement parallèle.
Si la tentative de Mugabe d’avancer la date du scrutin en 2011 est mise en échec par M. Tsvangirai, fort du soutien de la SADC, les conditions pour des élections libres et transparentes ne sont pas encore réunies alors que le parti présidentiel, se préparant aux prochaines échéances électorales mais en proie aux rivalités entre factions, confirme son soutien à son vieux leader lors de son congrès organisé en décembre.

9.3. La reconduction de R. Mugabe

En mai 2013, après avoir été approuvée par référendum, une nouvelle Constitution entre finalement en vigueur. Relativement libéral dans sa lettre et limitant notamment l’élection du président à deux mandats successifs, le nouveau texte est un préalable à l’organisation des élections générales qui se tiennent en juillet. Celles-ci sont cependant entachées d’irrégularités manifestes parmi lesquelles l’exclusion de nombreux électeurs des listes électorales rendues publiques la veille du scrutin.
Jugées pourtant globalement libres et crédibles par les observateurs de la SADC et de l’UA, elles donnent plus des deux tiers des sièges à la ZANU-PF tandis que R. Mugabe est réélu pour cinq ans avec 61 % des voix contre 34 % à M. Tsvangirai qui, après avoir dénoncé la fraude, doit renoncer à contester les résultats devant la justice. Surmontant les réticences du Botswana, seul État de la région à mettre en cause la sincérité du scrutin, la SADC apporte son soutien et sa caution à R. Mugabe en l’élisant à sa vice-présidence et en appelant à une levée des sanctions internationales. Après une cérémonie d’investiture boycottée par l’opposition, le plus vieux chef d’État en Afrique (89 ans et 33 ans au pouvoir) entame son sixième mandat le 22 août.


La Zambie

 Drapeau de la Zambie
La Zambie 
Capitale: Lusaka
 Zambie
 Nom officiel: République de Zambie
Population: 14 638 505 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 69)
Superficie: 752 614 km. car.
Système politique: république
Capitale: Lusaka
Monnaie: kwacha

PIB (per capita): 1 800$ US (2013)
Langues
: bemba 33,4%,
nyanja 14,7%, tonga 11,4%, lozi 5,5%, chewa 4,5%, nsenga 2,9%, tumbuka 2,5%, lunda 1,9%, kaonde 1,8%, lala 1,8%, lamba 1,8%, luvale 1,5 %, anglais  1,7%, mambwe 1,3%, namwanga 1,2%, lemje 1,1%, bisa 1%, autres 0,4%, non spécifié 0,4% (est. 2010)
Religions: protestants 75,3%, catholiques romains 20,2%, autres 2,7%, aucune 1,8% (est. 2010) 

GÉOGRAPHIE

La Zambie, au climat tropical tempéré par l'altitude, est formée surtout de collines et de plateaux. La majorité de la population vit de l'agriculture (maïs surtout), mais ce sont les mines (cuivre en tête, cobalt, or, argent, etc.) de la Copper Belt qui fournissent l'essentiel des ressources du pays, qui souffre de son enclavement.

1. Le milieu naturel




La Zambie est une région de hautes terres dont la plus grande partie est située entre 1 200 et 1 500 m d'altitude. Plusieurs cycles d'érosion ont nivelé le vieux socle précambrien, donnant un relief de collines ou de plateaux où se dressent des inselbergs. L'altitude est plus élevée vers la frontière du Katanga, dans les monts Muchinga à l'est et le long de la frontière nord-est, où quelques sommets dépassent 2 000 m. Une série de fossés tectoniques s'alignent du nord-est au sud-ouest (fossés de la Luangwa et du Zambèze) ; à l'ouest, le socle est recouvert par des dépôts sableux du Kalahari. Les précipitations croissent du sud (moins de 700 mm de pluies par an) vers le nord, où elles atteignent 1 100 à 1 500 mm. La saison des pluies dure environ 6 mois (novembre à avril), mais la variabilité interannuelle est assez grande, et le pays connaît des années de sécheresse anormale, désastreuse pour l'agriculture. L'altitude abaisse les températures ; durant la saison fraîche (avril-août), elles peuvent descendre au-dessous de 10 °C, et le gel n'est pas rare localement ; les maximums sont atteints en fin de saison chaude (novembre : plus de 30 °C). La plus grande partie du pays est le domaine de la forêt claire, ou miombo (arbres à feuilles caduques peu serrées, couverture herbeuse), mais son défrichage a entraîné l'extension de la savane. De vastes zones périodiquement inondées occupent des dépressions : Ouest du pays, cuvette du lac Bangweulu. Le long de la Luangwa et du Zambèze s'étire une savane à baobabs. Les trois quarts du pays sont drainés par le Zambèze et ses affluents, la Kafue et la Luangwa ; des chutes séparent des biefs à pente faible, où les eaux s'étalent parfois en marécages. Le Nord-Nord-Est appartient au bassin du Congo.

2. La population

Plus de 70 groupes ethniques, essentiellement bantous, composent la population de la Zambie. Venues du nord entre le xvie et le xviiie s., les ethnies bantoues appartiennent, pour la plupart, à la zone de tradition matrilinéaire (où l'autorité sur les enfants est exercée par l'oncle maternel) qui s'étend du Mozambique (avec les Makondés) à l'Angola (où elle comprend les Ambos et les Tchokwés). Parmi les ethnies matrilinéaires, les Lozis peuplent, au sud-ouest, la plaine du Barotseland, les Bembas, le Nord-Est, les Tongas et les Ilas, le Sud. Les ethnies patrilinéaires, arrivées plus tardivement en Zambie, comprennent principalement les Kololos (mêlés aux Lozis) et les Ngonis, un clan zoulou originaire du Natal, établi dans le Sud. Bon nombre des quelque 70 000 Européens que comptait le pays avant l'indépendance ont quitté la Zambie.
La densité moyenne de la population, très faible (17 habitants par km2), ne rend pas compte de l'inégale distribution de la population. Les densités sont en effet beaucoup plus fortes dans la zone minière (la Copper Belt, ou « Ceinture de cuivre »), au nord, où se trouvent les principales villes (Kitwe, Ndola, Mufulira), à l'exception de Lusaka, la capitale. Le taux d'urbanisation progresse rapidement (Lusaka compte 1,3 million d'habitants). La croissance démographique, de l'ordre de 3,2 % par an entre 1975 et 1979, s'est ralentie. La population s'accroît désormais au rythme de 1,9 % par an, le taux de natalité (41 ‰) et l'indice de fécondité (5,9 enfants par femme) restant, cependant, encore très élevés. La population est extrêmement jeune (46 % des Zambiens ont moins de 15 ans, 2 % seulement sont âgés de plus de 65 ans). L'espérance de vie à la naissance, 45 ans, est la troisième la plus faible du monde, après celle des habitants de l'Afghanistan et du Zimbabwe.

3. L'économie

La majorité de la population vit de l'agriculture, mais ce sont les mines de la Copper Belt qui fournissent l'essentiel des ressources commerciales du pays. L'explosion démographique et l'ampleur de la dette extérieure expliquent à la fois la grande pauvreté des habitants et la nécessité de l'appel à l'aide internationale.

3.1. L'agriculture

ELa faible production agricole ne suffit pas à nourrir la population et le pays a recours aux importations. Les paysans pratiquent encore, surtout dans l'Est, une culture sur brûlis (« système chitiméné »), à faible rendement, qui consiste à semer des céréales pauvres dans les cendres de branches d'arbres coupées et brûlées, sans labour préalable. La production vivrière repose principalement sur le manioc, les céréales (maïs) et les légumes (haricots). Au Barotseland, on plante le manioc sur les hauteurs qu'épargne la montée saisonnière des eaux, tandis que, à la décrue, la plaine offre des pâturages aux troupeaux de bovins. Le maïs est cultivé par les Tongas dans la région riveraine du lac Kariba. L'agriculture commerciale s'est développée essentiellement sous l'impulsion des colons : les planteurs européens, qui s'étaient installés le long de la voie ferrée traversant le pays du nord au sud, possèdent encore quelques centaines de grandes exploitations assurant environ 45 % de la production agricole (maïs, tabac, coton, canne à sucre, lait). Le cheptel bovin occupe un place prépondérante dans l'élevage, loin devant les caprins, notamment dans l'Ouest (Barotseland). La pêche est active dans les lacs et rivières du Barotseland et du Nord (lacs Moero et Bangweulu).

3.2. L'industrie du cuivre en difficulté

Les gisements de cuivre – qui prolongent ceux du Katanga, dans la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) – donnent des signes d'épuisement. Le gouvernement du président Chiluba – au pouvoir de 1991 à 2002 – a entrepris de privatiser les mines, à l'origine propriétés du consortium sud-africain Anglo-American et de la société américaine American Metal Climax, mais nationalisées à 60 % par son prédécesseur Kenneth Kaunda. Le sous-sol de la Zambie recèle également du cobalt, à Kabwe (autrefois Broken Hill), du zinc et du plomb. La production des mines de charbon (non cokéfiable) de Maramba a diminué de moitié depuis 1970.
Le secteur industriel (ainsi que les banques) a été nationalisé à partir de 1968, à hauteur de 51 %. Les parts revenant à l'État ont été dévolues à un organisme gouvernemental, l'Industrial Development Corporation (INDECO), qui, en 1991, contrôlait 75 % de la production manufacturée. L'INDECO a favorisé, sous la présidence de K. Kaunda, la création d'entreprises industrielles en association avec des sociétés étrangères, mais plusieurs ont périclité, dont une usine textile à Kafue ou le complexe sidérurgique de Tika. Comme pour l'exploitation minière, le gouvernement de F. Chiluba a lancé un programme de privatisation de ces entreprises étatiques. Le secteur industriel, aujourd'hui, repose principalement sur la raffinerie de Ndola, qui traite le pétrole brut acheminé par un pipeline venant de Dar es-Salaam en Tanzanie, sur la métallurgie, le raffinage du cuivre, le textile, l'agroalimentaire, la chimie et sur plusieurs usines d'assemblage de voitures ou de tracteurs (de marques européennes ou japonaises).
Les communications intérieures restent médiocres et les liaisons extérieures, compliquées par l'enclavement du pays. La principale voie ferrée, le TAN-ZAM, construite par les Chinois et achevée en 1975, relie Dar es-Salaam à la Copper Belt. La ligne nord-sud relie le pays à l'Afrique du Sud, via le Zimbabwe, et à l'Angola, via la République démocratique du Congo (c'est le chemin de fer de Benguela, mis hors d'usage durant la guerre civile en Angola). Les barrages de Kariba (sur le Zambèze) et de la Kafue alimentent le pays en électricité.
Le commerce extérieur est souvent déficitaire. Les principaux fournisseurs de la Zambie sont l'Afrique du Sud, l'Allemagne et les États-Unis. Le Japon (premier acheteur du cuivre zambien) est le principal client.

HISTOIRE

1. Des origines à la colonisation

Comme nombre de pays de la région, la Zambie était peuplée à l'origine par les Twas, Pygmées vivant de chasse et de cueillette. Ils sont submergés à partir du second millénaire par des agriculteurs bantous qui introduisent la métallurgie et développent l'exploitation des gisements de cuivre. Les Tongas et les Ilas sont sans doute partis de la rive orientale du lac Tanganyika pour s'installer sur le territoire de l'actuelle Zambie à partir du xiie s. Ils sont suivis par d'autres immigrants venus des pays lunda et louba de la région du Katanga, dont les Bembas, qui ont vraisemblablement traversé la rivière Luapula avant la fin du xviie s.
Les Lozis, qui s'étaient installés à peu près à la même époque au Barotseland (province de l'Ouest), sont soumis au xixe s. par un clan sotho venu d'Afrique australe, les Kololos. Les Lozis se soustraient à cette domination en 1864 en massacrant en une nuit tous les chefs kololos.
Les Ngonis, arrivés en Zambie au début du xixe s., faisaient partie des troupes de l'Empire zoulou de Chaka (1818-1828) qui migrent en Afrique australe vers la fin de son règne (1826).

2. La colonisation britannique

2.1. La British South Africa Chartered Company

À la fin du xixe s., la British South Africa Chartered Company, créée par Cecil Rhodes, Premier ministre de la colonie britannique du Cap, obtient une concession au Barotseland et signe des accords de protectorat avec des chefs bembas.

2.2. La Rhodésie du Nord, la Rhodésie du Sud et le Nyassaland

En 1911, toute la région correspondant à la Zambie d'aujourd'hui est proclamée colonie britannique sous le nom de Rhodésie du Nord. Elle jouxte deux autres possessions de la Couronne britannique, la Rhodésie du Sud (le futur Zimbabwe) et le Nyassaland (futur Malawi).
Après la Seconde Guerre mondiale, la suprématie des Européens majoritaires dans les conseils législatifs des trois territoires commence à être contestée par des mouvement africains.
En 1948, Harry Nkumbula crée ainsi un parti rebaptisé trois ans plus tard le Congrès national africain (→ African National Congress, ANC) de Rhodésie du Nord, dont Kenneth Kaunda, un instituteur d'origine bemba, devient secrétaire général en 1953.

2.3. La fédération de Rhodésie et du Nyassaland

La même année, une fédération groupant les deux Rhodésies et le Nyassaland est imposée par la minorité européenne, dirigée par sir Roy Welensky, malgré l'opposition des partis nationalistes noirs. Leurs chefs, K. Kaunda en Rhodésie du Nord – surnommé le « Gandhi noir », et qui, séparé d'Harry Nkumbula, est devenu en 1960 président de l'United National Independence Party (UNIP) –, Joshua Nkomo en Rhodésie du Sud et Hastings Kamuzu Banda au Nyassaland, obtiennent en 1963 la dissolution de la fédération des Rhodésies et du Nyassaland.

3. L'indépendance et le contexte régional




L'UNIP l'emporte largement sur l'ANC aux élections de 1964 sur l'autonomie interne, et le pays accède à l'indépendance en octobre de la même année sous le nom de Zambie, tout en restant au sein du Commonwealth.
K. Kaunda est élu président de la République. Le Nyassaland devient indépendant la même année sous le nom de Malawi, tandis qu'en 1965 la Rhodésie du Sud rompt unilatéralement ses liens avec le Royaume-Uni, et prend le nom de Rhodésie tout court. Le nouveau régime, dominé par les Blancs et dirigé par Ian Douglas Smith, est soutenu par l'Afrique du Sud et par le Portugal (qui contrôle encore ses colonies d'Angola et du Mozambique).
Durant les vingt-cinq années qui suivent, la Zambie, pays enclavé, déploie tous ses efforts pour se dégager de l'emprise économique du « bastion blanc » de l'Afrique australe (colonies portugaises, Rhodésie et Afrique du Sud), par lequel transite tout son commerce extérieur, notamment ses exportations de cuivre. L'étau autour de la Zambie se desserre en 1975 avec l'accession à l'indépendance du Mozambique et de l'Angola, et l'achèvement de la voie ferrée construite par les Chinois entre Dar es-Salaam et la province de la Copper Belt (« Ceinture de cuivre »). Mais les négociations auxquelles se prête K. Kaunda, tant avec la Rhodésie qu'avec l'Afrique du Sud, se soldent par des échecs. Pour ne pas dépendre de l'électricité fournie par la centrale du barrage de Kariba érigée sur la rive rhodésienne, K. Kaunda fait construire une centrale sur la rive zambienne et un barrage sur la Kafue.
La Zambie abrite des mouvements de libération noirs de l'Angola, puis de la Rhodésie, dont les camps sont bombardés respectivement par les aviations portugaise et rhodésienne. L'étau se desserre encore après l'accession à l'indépendance de la Rhodésie – qui devient alors le Zimbabwe – en 1980. La Zambie, qui fait partie des États noirs de la « ligne de front » opposés à l'Afrique du Sud, n'a plus pour adversaire que cette dernière, dont l'armée effectue des opérations de représailles pour la dissuader d'accorder asile aux mouvements de libération sud-africain et namibien. La libération de Nelson Mandela en 1990, qui entraînera le démantèlement définitif de l'apartheid, mettra un terme à vingt-cinq ans d'affrontements qui ont épuisé la Zambie.

4. La nationalisation et l'instauration du parti unique

Peu après son arrivée au pouvoir, le président Kaunda met fin au régime des royalties que versait la Rhodésie du Nord à la British South Africa Chartered Company pour les concessions minières accordées au début de la colonisation, moyennant une indemnisation payée à parts égales par la Zambie et le Royaume-Uni.
Il se lance ensuite dans un programme de nationalisation des entreprises privées, puis des mines de cuivre, dont des organismes d'État acquièrent la majorité du capital. Il doit cependant affronter l'opposition de l'aile gauche de l'UNIP, animée par le vice-président Simon Kapwepwe, bemba comme K. Kaunda, partisan d'un socialisme rigoureux et proche de la Chine populaire. Celui-ci entre en dissidence et fonde en 1971 son propre parti, l'United Progressive Party (UPP). S. Kapwepwe est arrêté, puis libéré en 1973, tandis qu'H. Nkumbula, un Ila, et son parti, l'ANC, se rallient à la formation gouvernementale (1972), que réintègre également S. Kapwepwe. La Zambie vit désormais sous le régime du parti unique.
En 1978, le président Kaunda se voit contraint de rouvrir la frontière avec la Rhodésie, fermée depuis 1973, pour permettre l'acheminement d'engrais nécessaires à la prochaine récolte de maïs. La même année, il écarte les candidatures de H. Nkumbula et de S. Kapwepwe à l'élection présidentielle, où il est seul candidat. En 1986, l'aviation sud-africaine bombarde un camp de l'ANC sud-africain, tandis qu'une augmentation du prix du maïs (aliment de base de la population) provoque des troubles sérieux.

5. Le rétablissement du multipartisme et les difficultés économiques

5.1. Le rétablissement du multipartisme

Malgré grèves et complots, l'UNIP et K. Kaunda – élu pour un sixième mandat en 1988 – se maintiennent au pouvoir jusqu'en 1991. En 1990, le prix du maïs double par suite de la suppression des subventions imposée par le Fonds monétaire international (FMI), alors que l'inflation dépasse les 120 %. Après de graves émeutes, qui font une trentaine de morts, et l'échec d'un coup d'État, le président rétablit le multipartisme réclamé, entre autres, par le Movement for Multi-party Democracy (MMD), créé par le leader syndicaliste bemba Frederick Chiluba. Ce dernier et le MMD remportent très largement les élections législatives et présidentielle (1991) qui suivent et K. Kaunda accepte sa défaite et celle de l'UNIP.

5.2. Frederick Chiluba (1991-2002)

Le nouveau président F. Chiluba entreprend de privatiser les entreprises sous contrôle étatique (dont les mines de cuivre), et de diminuer le nombre des fonctionnaires. Le gouvernement est secoué par divers scandales financiers, et l'ex-président Kaunda est écarté de l'élection présidentielle par une loi qui en exclut les candidats dont les parents ne sont pas zambiens (ceux de K. Kaunda sont originaires du Malawi). Le MMD et F. Chiluba remportent, avec une très faible participation électorale, les élections de novembre 1996, boycottées par l'UNIP. En 1997, à la suite d'une tentative de coup d'État, K. Kaunda, accusé de complot, est arrêté. Après diverses interventions en sa faveur, dont celle du président sud-africain Nelson Mandela, il bénéficie d'un non-lieu dès l'ouverture de son procès, en juin 1998.
En 2001, F. Chiluba – qui a perdu une bonne partie de son crédit au cours de son second mandat – tente d'obtenir une modification de la Constitution qui lui permettrait de se présenter une troisième fois. Ayant échoué, il accorde son soutien à Levy Mwanawasa (MMD) qui, au terme d'un scrutin marqué par une fraude de grande ampleur, est déclaré en janvier 2002 par la Cour suprême vainqueur d'une courte tête de l'élection présidentielle de décembre 2001 (avec 28 % des voix contre 27 % à l'ancien homme d'affaires Anderson Mazoka, dauphin de Kaunda et leader de l'United Party for National Development, ou UPND, parti libéral créé en 1998). La nouvelle Assemblée est, en revanche, légèrement dominée par l'opposition dont la dizaine de partis (UPND en tête) devance de justesse le MMD (68 sièges).

5.3. Le MMD au pouvoir

Déterminé, Levy Mwanawasa s'attaque à la corruption tout au long de son mandat. Dès son élection, il engage le Parlement à lever l'immunité de son prédécesseur, mis en accusation pour détournements de fonds en février 2003. Le 28 septembre 2006, L. Mwanawasa est réélu à la présidence de la République avec 42,9 % des voix devant Michael Sata, candidat du Patriotic Front (PF) qui remporte 29,3 % des suffrages et Hakainde Hichilema, de l'United Democratic Alliance (UDA) qui en obtient 25,3 %. Contesté par l'opposition, le scrutin est jugé transparent et démocratique par les observateurs internationaux dont l'Union européenne, contrairement à celui de 2002. À l'Assemblée nationale, le MMD obtient une courte majorité (grâce aux huit députés nommés par le président) devant le PF et l'UDA. Apurant les comptes de l'État et comptant parmi les chefs d'État africains les plus critiques à l'égard du président zimbabwéen Robert Mugabe, L. Mwanawasa a continué comme son prédécesseur à ouvrir largement la Zambie aux capitaux chinois.
À la suite du décès de L. Mwanawasa en août 2008, Rupiah Banda, vice-président en exercice et candidat du MMD, remporte l'élection présidentielle organisée le 30 octobre 2008 avec une très légère avance sur M. Sata du PF (40,1 % des suffrages contre 38,1 %). Bien que contestés par l'opposition, les résultats sont avalisés par la SADC et l'Union africaine. Le nouveau président, qui prête serment le 2 novembre, achève le mandat de son prédécesseur le mandat de son prédécesseur jusqu’aux élections générales de septembre 2011.

5.4. Le PF au pouvoir : Michael Sata (2011-2014), Edgar Lungu (2015-)

M. Sata, lors de sa quatrième tentative depuis la création de son parti en 2001 – qui devance le MMD au Parlement – l’emporte avec 43 % des suffrages face au président sortant. Si la situation économique globale du pays s’est améliorée, elle a surtout bénéficié de la hausse des cours du cuivre, un atout qui n’a eu que peu d’effet sur la pauvreté dans la mesure où le gouvernement ne tire que des recettes limitées de ces exportations. Après avoir dénoncé durant sa campagne la prédominance des intérêts chinois, le nouveau chef de l’État, qui a reçu le soutien des laissés-pour-compte de la croissance (6,7 % en 2011), s’engage notamment à revoir le régime fiscal des compagnies minières étrangères après consultation de ces dernières. Président très controversé, accusé notamment par ses adversaires de vouloir museler l’opposition et de freiner le développement économique du pays, M. Sata doit être hospitalisé et décède en octobre 2014. Le 25 janvier 2015, élu avec 48,3 % des voix, Edgar Lungu, ministre de la Défense et candidat du Patriotic Front (PF), lui succède à la présidence de la République jusqu’aux prochaines élections en 2016.

Documentaire : Zambie, à qui profite le cuivre ?

Pourquoi les pays les plus riches en matières premières restent-ils souvent englués dans la misère ? Eléments de réponse avec le cas d'une mine zambienne.

On ne croit sans doute pas si bien dire quand on parle d'"exploiter" un gisement de matières premières. Car ce verbe vaut bien au-delà des seules ressources en question : il se rapporte non seulement aux travailleurs de la mine, mais aussi à l'environnement et même souvent au pays tout entier.

Mines de rien

En témoigne l'histoire de la mine de cuivre de Mopani, en Zambie, qui résume à elle seule l'envers du capitalisme financier globalisé. Plutôt que de profiter aux Zambiens, l'or rouge qui abonde dans leur sous-sol est d'abord pour eux synonyme de misère et de pollution. Une forme aiguë du "mal hollandais" qu'Audrey Gallet et Alice Odiou ont auscultée dans un documentaire édifiant, récompensé par le dernier prix Albert Londres.
Tout commence au début des années 1990 lorsque, sous la pression de la Banque mondiale, l'Etat zambien accepte de privatiser ses mines de cuivre. Celle de Mopani est ainsi acquise par la firme de négoce Glencore et son sulfureux PDG Marc Rich, plusieurs fois poursuivi pour corruption et fraude fiscale. Et quelques années plus tard, celle-ci obtient un prêt de 48 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour "moderniser" l'outil de production, favoriser l'emploi et réduire la pollution.

Métal hurlant

Mais, sur place, c'est tout le contraire qui s'observe : les mineurs sont licenciés en masse et les salaires pressés à la baisse, tandis que l'air et l'eau sont saturés en dioxyde de souffre et en arsenic, du fait de la méthode d'extraction économe choisie, qui empoisonne toute la population locale. Certains habitants commencent à s'organiser et fondent l'association Green and Justice.
L'un de ses principaux animateurs, le jeune économiste Savior Mwamba, entre en contact avec plusieurs ONG européennes, comme Les Amis de la Terre et Sherpa. Ensemble, ils mettent à jour les jeux de filiales et de prix de cession internes qui permettent à Glencore - dont la maison-mère est comme par hasard domiciliée dans le canton suisse de Zoug - de n'acquitter pratiquement aucun impôt en Zambie.
Loin de constituer un cas isolé, la mine de Mopani illustre combien les différents phénomènes en jeu font système. Et nous concernent tous, à en croire l'avertissement sur lequel s'achève le film : "Ruine économique et désastre écologique, si rien n'entrave ce mécanisme, alors la Zambie est notre futur."

 



Le Qatar

Drapeau du Qatar 
Le Qatar 
 Capitale: DohaArabie saoudite - Bahreïn - Émirats arabes unis - Oman - Qatar - Yémen
Nom officiel: État du Qatar
Population: 2 123 160 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 147)
Superficie: 11 437 km. car.
Système politique: émirat, monarchie absolue
Capitale: Doha
Monnaie: rial qatari
PIB (per capita):
102 100$ US (est. 2013)
Langue
s: arabe (langue officielle), anglais (utilisé largement comme langue seconde)

Religions: musulmans 77,5%, chrétiens 8,5%, autres 14% (recensement 2004)

GÉOGRAPHIE

1. Le cadre naturel

À la différence des autres petits États voisins (le Bahreïn, les Émirats arabes unis), le Qatar a une individualité géographique précise. C’est une péninsule calcaire de direction nord-sud, atteignant 80 m d’altitude, correspondant à un dôme anticlinal qui fait partie des plis de couverture de l’est de la plate-forme arabique.

2. La population





Bâti sur un désert de pierres, le petit État du Qatar s'est peuplé à partir du xviiie s. grâce à la sédentarisation progressive de tribus bédouines nomades. Jusqu’à la découverte du pétrole, la vie se concentrait dans le petit port de Doha, sur la côte est de la péninsule, centre de pêche perlière, environné de palmeraies partiellement abandonnées. L’intérieur était à peu près vide. Quelques puits, sans doute alimentés par des nappes profondes en provenance de l’Arabie centrale, y localisaient des tours de refuge abritant les bergers semi-nomades de la côte contre les Bédouins, qui leur disputaient le pays.




Musulmans sunnites, les Qatariens sont aussi wahhabites (adeptes d'un islam très conservateur), comme leurs voisins d'Arabie saoudite. Ils constituent une toute petite minorité au sein de la population totale de la péninsule. Les travailleurs immigrés (Indiens, Pakistanais, autres ressortissants d'Asie, Arabes) représentent, en effet, 70 % des habitants de l'émirat et 80 % de sa population active.




La capitale, Doha, concentre 40 % de la population du pays. L'émirat a connu une forte croissance démographique après 1945, grâce à une natalité très élevée et, surtout, grâce à l'arrivée de nombreux immigrants, attirés par les possibilités de travail offertes par une production pétrolière en plein essor. Les Indiens représentent la première communauté étrangère, avec plus de 500 000 ressortissants, soit le quart de la population totale du pays. Le taux de natalité reste, de nos jours, important (17 ‰), avec un indice de fécondité de 2,4 enfants par femme. Des politiques volontaristes dans les domaines de la santé et de l'éducation ont amélioré ses conditions de vie.

3. L'épuisement de la manne pétrolière

L'économie du Qatar est fondée sur l'exploitation de ses abondantes ressources en hydrocarbures, notamment, en pétrole, découvert en 1939 et exploité dès 1949. Le plus ancien gisement est celui de Dukhan, sur la côte ouest ; il est relié par oléoduc au port d'Umm Said, sur la côte est. Le Qatar possède d'autres gisements sous-marins moins importants, comme Maydam Mahzam et Idd al-Chargi. Cependant, les réserves pétrolières (environ 500 millions de tonnes) sont en voie d'épuisement. Le Qatar mise donc, désormais, sur sa richesse en gaz naturel. Avec un potentiel de près de 11 000 milliards de m3, il possède les troisièmes réserves mondiales prouvées, et le « gisement du Nord », mis en exploitation en 1991, est l'un des plus vastes réservoirs de gaz naturel du monde.

4. Une économie en voie de diversification




Le Qatar a découvert, avec la crise des années 1980, les dangers d'une trop grande dépendance vis-à-vis de la manne pétrolière. Il a donc tenté, dès 1989, de diversifier son économie en développant, notamment, son secteur industriel (raffinage pétrolier, pétrochimie, liquéfaction du gaz naturel, engrais, cimenterie, sidérurgie). L'agriculture (légumes, céréales, aviculture, produits laitiers) a fait de nets progrès, même si elle ne fournit que 1 % du produit intérieur brut (PIB). L'absence de ressources en eau est partiellement compensée par la construction d'usines de dessalement de l'eau de mer. La guerre du Golfe, en 1991, a eu des conséquences limitées sur l'activité économique et, même si le Qatar a dû s'endetter pour permettre le démarrage de l'exploitation du gaz naturel, il reste l'un des pays les plus riches du monde.
Le Qatar tend à s'affirmer comme une puissance régionale et, fort de ses capacités d'investissement, à jouer un rôle économique et politique influent à l'international. La chaîne de télévision al-Jazira connaît une large audience internationale.
Le Qatar a été désigné pour organiser la Coupe du monde de football en 2022. Compte tenu du climat torride en été, la saison (été ou hiver), voire même l'année (2021 ou 2022), se sont pas encore fixées. Le Qatar s'est engagé sur la livraison de 12 stades, dont 9 nouveaux, pour un investissement total et record de 200 milliards de dollars.

5. Le site du Qatar classé à l'Unesco





Le Qatar possède un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco : le site archéologique de la ville fortifiée côtière d’al-Zubarah.

HISTOIRE

Au début du xxe siècle, le Qatar est lié à la Grande-Bretagne par un traité signé en 1868, et renouvelé en 1916.

1. Un émirat indépendant

En mai 1970, le cheikh Khalifa ibn Hamad al-Thani (membre de la famille qui gouverne le territoire depuis 1868) forme le premier gouvernement de l'État du Qatar, et devient Premier ministre. En septembre 1971, l'émirat annonce qu'il renonce à faire partie de la Fédération des Émirats arabes unis, proclame son indépendance, signe un nouveau traité avec la Grande-Bretagne, et devient membre de la Ligue arabe et de l'ONU.
Avec le soutien de la famille royale, le cheikh Khalifa dépose le souverain régnant et accède au trône (22 février 1972). Le nouvel émir annonce plusieurs mesures de modernisation. En 1974, le Qatar prend le contrôle total des sociétés pétrolières implantées sur son territoire. Le cheikh Khalifa, qui cumule les fonctions de chef de l'État et de Premier ministre, s'engage dans une expérience « parlementaire » limitée, en créant, en 1972, un Conseil consultatif dont tous les membres sont choisis par l'émir.
En mai 1977, Hamad ibn Khalifa al-Thani, fils aîné de l'émir, est désigné comme prince héritier et promu ministre de la Défense. En mars 1981, le Qatar participe à la fondation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avant de conclure, en février 1982, un accord de sécurité avec l'Arabie saoudite.

1.1. Incidents frontaliers et stabilité intérieure

L'émirat entretient des relations plus chaotiques avec ses voisins immédiats. En avril 1986, les Qatariens débarquent sur l'île artificielle de Facht al-Dibal, qui appartient à Bahreïn, et capturent 29 techniciens étrangers occupés à construire un poste de garde-côtes. Le conflit s'aggrave en 1992 à propos des îles de Hawar, dont les deux émirats se disputent la souveraineté. La même année, en septembre, un incident frontalier avec l'Arabie saoudite provoque la mort de deux soldats qatariens. Le Qatar suspend alors l'accord de 1965 sur la délimitation des frontières entre les deux pays, qui ne se réconcilient qu'en décembre.
À l'intérieur de l'émirat, la vie politique reste stable, à peine troublée, en 1992, par une pétition de notables qui réclament plus de démocratie. Cette stabilité se maintient malgré la mise à l'écart, en juin 1995, de l'émir Khalifa, détrôné par le prince héritier Hamad, qui promulgue quelques réformes économiques et sociales. En mars 1999, les premières élections au suffrage universel, annoncées par l'émir deux ans auparavant, ont permis de désigner les 29 membres d'un Conseil municipal consultatif unique pour toute la péninsule. En avril 2003, pour la première fois, une femme est élue à cette même assemblée.
En mars 2001, le litige qui oppose Bahreïn et le Qatar est définitivement réglé par la Cour internationale de justice. C'est en 1991 que le Qatar avait porté le conflit devant cette haute instance juridique, mais Bahreïn, préférant une médiation de son protecteur l'Arabie saoudite, avait refusé jusqu'à maintenant de reconnaître les compétences de celle-ci dans ce différend. La souveraineté du Qatar est reconnue sur la zone d'al-Zubara et sur les hauts-fonds de Facht al-Dibal, tandis qu'à Bahreïn reviennent notamment les îles Hawar. Cet accord pacifique intervient alors que le Qatar – comme Bahreïn – s'est engagé dans la voie de la démocratisation.
À la suite de l'adoption par référendum d'une nouvelle Constitution en 2003 (entrée en vigueur en 2005), l'émirat devient une monarchie constitutionnelle. Un conseil consultatif de 45 membres, dont 30 seront élus au suffrage universel, l'autre tiers étant désigné par l'émir, devait voir le jour en 2007 mais les élections ont été reportées à une date ultérieure. La création en 1996 de la chaîne télévisée par satellite Aljazeera qui s'est considérablement développée depuis, lançant une version anglophone en 2006, témoigne également de la volonté d'ouverture de l'émirat.

2. Une politique extérieure autonome

Comme les autres membres du CCG, l'émirat soutient l'Iraq face à l'Iran entre 1980 et 1988, ce qui ne l'empêche pas de mener une politique étrangère indépendante. En 1989, un contentieux l'oppose à l'Iran, qui revendique un tiers de son gisement de gaz naturel, le « gisement du Nord ». Le conflit est résolu en 1992 par la signature d'accords de coopération économique entre les deux États.
Parallèlement, le Qatar renoue avec l'Égypte en 1987, et établit, en 1988, des relations diplomatiques avec la Chine et l'URSS. En 1990, il dénonce l'invasion irakienne au Koweït, mais reprend contact avec l'Iraq dès 1993. En 1994, il entame avec Israël des négociations économiques qui n'aboutiront pas, le Qatar condamnant dès 1997 la politique israélienne de colonisation des territoires occupés.
Ses liens avec les États-Unis sont particulièrement étroits depuis 1992, mais ses relations avec l'Union européenne se développent également progressivement. Les relations avec la France s'intensifient à partir du milieu des années 1990 : coopération militaire depuis 1994, intensification des échanges commerciaux et investissements qatariens, dont des achats de prestige tels que celui du Saint Germain FC. L’organisation de compétitions sportives (Jeux asiatiques de 2006, chantiers en vue de la Coupe du monde de football de 2022) fait également partie de cette « diplomatie du chéquier ».

2.1. Un rôle de médiateur

Après avoir présidé l'Organisation de la conférence islamique (OCI) en 2000-2003, le Qatar se distingue surtout par une politique extérieure particulièrement active et originale. Il offre notamment ses bons offices lors de la crise qui menace le Liban en mai 2008. C'est ainsi sous son égide qu'est signé l'accord de Doha, le 21 mai, qui fin à ce conflit armé entre factions libanaises. Par ailleurs, il propose sa médiation en Somalie pour l'ouverture de négociations entre le gouvernement fédéral de transition et le mouvement des tribunaux islamiques, ainsi qu'au Soudan en vue du règlement du conflit au Darfour, accueillant à partir de l'automne 2008 des pourparlers entre le gouvernement soudanais et la rébellion conduite par le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) et l'Armée de libération du Soudan (ALS).
Enfin, s'il défend le mouvement Hamas lors de l'intervention israélienne à Gaza en décembre 2008 (que soutiennent également la Syrie et l'Iran, avec lesquels il entretient de bonnes relations), le Qatar maintient des contacts avec Israël et plaide, sans succès cependant, pour un aplanissement des différends entre États arabes sur le conflit israélo-palestinien à l'occasion du sommet de la Ligue arabe réuni à Doha en mars 2009.

2.2. Le soutien aux « révolutions arabes »

Le Qatar est en première ligne parmi les pays arabes qui apportent leur soutien aux nouveaux régimes instaurés en Tunisie, en Libye et en Égypte dans le sillage des « printemps arabes », tandis qu’il appuie la rébellion syrienne.
Fort de sa puissance financière, il resserre ses liens économiques avec Tunis, où la présence de l’émir est particulièrement remarquée en janvier 2012 lors du premier anniversaire de la « révolution tunisienne », mais dont l’influence supposée est également contestée par certains opposants. Plusieurs accords de coopération sont signés par les deux pays à cette occasion.
L’émirat contribue activement à l’intervention internationale en Libye contre le régime de Muammar Kadhafi en mars-octobre 2011, avant d’être accusé toutefois d’y jouer un rôle assez trouble en soutenant, depuis la chute de ce dernier, les franges islamistes les plus radicales.
Il adopte également une position ouvertement hostile au régime de Bachar al-Asad et fournirait – avec l’Arabie saoudite – des armes aux mouvements insurrectionnels syriens, comme il l’avait déjà fait au profit des rebelles libyens : un appui qui profiterait aux groupes les plus radicaux comme le Front al-Nosra fondé par des djihadistes venus d’Iraq. Le Qatar ne reconnaît cependant qu’un soutien aux représentants « modérés » de la rébellion en Syrie. C’est notamment sous sa pression que l’opposition syrienne, invitée à surmonter ses divisions, parvient à créer une nouvelle Coalition nationale en novembre 2012 à l'issue d'une réunion organisée à Doha.
En Égypte, l'émirat devient le principal allié des Frères musulmans qui accèdent au pouvoir en 2012. Ses investissements augmentent fortement tandis que l’émir est reçu en août par le président nouvellement élu Mohamed Morsi. Aussi est-ce avec embarras que le Qatar accueille la destitution du chef de l’État en juillet 2013, alors que l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis apportent leur appui politique et financier au nouveau gouvernement égyptien d’Abdel Fattah al-Sissi. Les relations entre Doha – où se réfugient des Frères musulmans désormais pourchassés –, et Le Caire ne tardent pas à se détériorer. La chaîne Al Jazeera, accusée de partialité, est également inquiétée.

2.3. Un activisme de plus en plus critiqué

Le 25 juin 2013, inaugurant une transition en douceur – les élections annoncées pour 2013 ayant été de nouveau reportées – l’émir Hamad abdique en faveur de son fils, le jeune prince héritier (âgé de 33 ans), Tamim ibn Hamad al-Thani. Le Premier ministre (depuis 2007) et ministre des Affaires étrangères (depuis 1992), Hamad ibn Jassim ibn Jabr al-Thani, est alors remplacé par Abdullah ibn Nasser ibn Khalifa al-Thani qui conserve également la direction du ministère de l’Intérieur. Khaled ibn Mohamed al-Attiyah est chargé des Affaires étrangères.
Une politique extérieure plus consensuelle semble alors se dessiner. Accusé d’avoir abandonné sa neutralité par son soutien aux Frères musulmans et groupes islamistes liés à ces derniers, le Qatar est ouvertement critiqué par ses partenaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG), au premier rang desquels l’Arabie saoudite. En mars 2014, cette dernière, ainsi que les Émirats arabes unis et Bahreïn, rappellent leurs ambassadeurs ; une crise qui n’est aplanie qu’en novembre, juste avant la réunion du CCG organisée par Doha en décembre. Ce 35e sommet se clôt par plusieurs déclarations d’intention pour faire face à l’environnement régional très instable, notamment en Syrie et en Iraq avec la montée de l’« État islamique ». Les six États membres condamnent toute forme de terrorisme et d’extrémisme, s’engageant officiellement à assécher leurs sources de financement. La création d’une structure militaire commune est également annoncée.
Le CCG apporte également son soutien au nouveau pouvoir égyptien. Ainsi, sous la pression et avec la médiation de l’Arabie saoudite, le Qatar, après avoir expulsé des dirigeants de la confrérie, renoue le dialogue avec le Caire.

La Turquie

Drapeau de la Turquie 
La Turquie 
 Capitale: AnkaraTurquie
Nom officiel: République de Turquie
Population: 80 619 392 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 17)
Superficie: 780 580 km. car.
Système politique: république; démocratie parlementaire
Capitale: Ankara
Monnaie: lire turque
PIB (per capita):
15 300$ US (est. 2013)
Langues: turc (langue officielle), kurde, dimli, azéri; une quarantaine de langues au total

Religions: musulmans 99,8% (majoritairement sunnites), autres 0,2% (surtout chrétiens et juifs)

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA TURQUIE


Excepté dans sa partie européenne (moins du trentième de la superficie totale), la Turquie est un pays de hautes terres. Les chaînes Pontiques, au N., le Taurus, au S., enserrent le lourd plateau anatolien, qui s'élève par gradins au-dessus de la mer Égée et cède la place, vers l'est, au massif arménien, socle affecté par le volcanisme (mont Ararat). En dehors du littoral, souvent méditerranéen, le climat est caractérisé par des hivers rudes et des étés chauds et, la plupart du temps, secs. Ces traits se répercutent sur l'hydrographie (lacs salés, fréquent endoréisme), la végétation (souvent steppique), la population (groupée surtout près du littoral, en particulier sur le pourtour de la mer de Marmara) et l'économie. La population, en quasi-totalité islamisée, comportant une importante minorité kurde, est en majeure partie urbanisée.
Le pays, encore largement rural, produit des céréales (orge et, surtout, blé), du tabac, des fruits et du coton, qui assurent l'essentiel des exportations avec les produits d'un élevage surtout ovin très développé (fabrication de tapis). Les ressources du sous-sol sont variées, mais peu abondantes (sauf le chrome) ou insuffisamment exploitées. L’industrie se développe dans les agglomérations (textile, alimentation, métallurgie, chimie), tout en restant limitée. Le déficit de la balance commerciale n'est pas comblé par les revenus du tourisme et les envois des travailleurs émigrés (notamment en Allemagne). Mais le pays, engagé sur la voie des réformes, connaît une certaine croissance.

Impressions de Turquie



La Turquie a toujours exercé une certaine fascination sur les esprits. Cela se comprend. Le pays des sultans, des harems et du grand Ataturk, qui a modernisé le pays au début du 20ième siècle, possède sur son territoire des monuments historiques et des sites naturels susceptibles de combler le plus blasé des voyageurs. En prime, les Turcs constituent un peuple chaleureux et hospitalier et, ce qui ne gâte rien, la cuisine du pays, assez variée, est excellente.

Ce pays, à cheval entre l'Orient et l'Occident, porte les traces d’une véritable mosaïque de civilisations. On y trouve des vestiges superbes des Grecs, des Romains et surtout des Ottomans qui y ont établi les bases de leur vaste empire durant plusieurs siècles.

La majorité de la population de la Turquie réside dans la partie ouest du pays, dont il est surtout question ici. Troie, Pergame ou Éphèse, ou encore les spectaculaires falaises de Pamukkale qui se doublent d'un site archéologique important, en sont des joyaux incontournables.

Istanbul, la métropole, est une ville magnifique qui mérite qu'on s'y attarde plusieurs jours. Sa visite réserve plein de surprises agréables : le génial Grand Bazar, le féerique palais Topkapi, l’imposante Sainte-Sophie, la délicate Mosquée Bleue, la grandiose mosquée Suleyman le Magnifique, et d’autres encore. Une promenade en bateau sur le Bosphore constitue un moment fort de la visite de la ville.

Istanbul - Palais Topkapi




À  partir de la Turquie, il est relativement facile de prolonger son voyage vers la Grèce ou la Syrie, deux autres destinations dignes du plus haut intérêt.

Liens utiles

  • Cartes du pays:
University of Texas Libraries: site très complet pour des cartes variées d'un pays et de ses composantes.
  • Données socio-économiques:
CIA World Factbook: une mine de données, tenues à jour, concernant l'histoire, la géographie, la population, l'organisation administrative et politique, l'économie, les communications, les transports, etc. (en anglais). Les données publiées plus haut proviennent surtout de ce site.
L'aménagement linguistique dans le monde: un tour d'horizon complet de la situation linguistique de la Turquie, le tout mis en contexte.
OCDE: toutes les statistiques et analyses de l'OCDE sur la Turquie.
Organisation mondiale de la santé (OMS): le point sur les questions de santé en Turquie.
Perspective Monde - Turquie: outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945, développé par l'Université de Sherbrooke


 

Copyright @ 2013 capitale monde.