Nom officiel: République de Maurice Population: 1 331 155 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 155) Superficie:2 040 km. car.
Système politique: république, démocratie parlementaire
Capitale: Port Louis Monnaie: roupie mauricienne PIB (per capita): 16 100$ US (est. 2013) Langues: créole 86,5%, bhojpouri 5,3%, français 4,1%, autres 2,6% (incluant
l'anglais, langue officielle parlée par moins de 1% de la population),
autres 2,6%, non spécifié, 0,1% (recensement 2011) Religions:hindouistes 48.5%,catholiques romains 26,3%%,musulmans 17,3%, autres chrétiens 6,4%, autres 0,6%, aucune0,7% non spécifié 0,1% (recensement 2011)
Liens utiles
Cartes du pays:
University of Texas Libraries: site très complet pour des cartes variées du pays et de ses composantes.
Données socio-économiques:
CIA World Factbook: une mine de données, tenues à jour, concernant l'histoire, la géographie, la population, l'organisation administrative et politique, l'économie, les communications, les transports, etc.(en anglais). Les données publiées plus haut proviennent surtout de ce site.
L'aménagement linguistique dans le monde: un tour d'horizon complet de la situation linguistique de l'Île Maurice, le tout mis en contexte. Organisation mondiale de la santé (OMS): la situation sanitaire de l'Île MauricePerspective Monde - Maurice: outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945, développé par l'Université de Sherbrooke.
GÉOGRAPHIE
L'île Maurice (1 865km2) possède plusieurs dépendances
(îles Rodrigues, Agalega et Cargados Carajos ou archipel Saint Brandon).
Volcanique comme La Réunion, elle est cependant moins montagneuse, avec
de vastes coulées basaltiques, à la pente faible, domaines des
plantations de canne à sucre. Assez abondamment arrosée, avec cependant
des différences liées à l'exposition et au relief, sur le trajet des
cyclones intervenant pendant la saison chaude (été austral), l'île était
initialement recouverte de forêts, qui n'occupent plus que les secteurs
relativement accidentés (Sud-Ouest notamment) ayant échappé aux
défrichements et à la plantation.
La population est assez hétérogène. Les
Indo-Mauriciens sont, de loin, les plus nombreux, suite à l'importation
massive, entre 1834 et 1925, d'une main-d'œuvre indienne destinée à la
culture de la canne à sucre ; ils représentent, aujourd'hui, environ les
deux tiers de la population, avec une nette majorité hindouiste, mais
aussi une forte minorité musulmane. Le reste de la population est
africaine (descendants d'esclaves), malgache, chinoise (immigration plus
récente), européenne (d'origine française ou britannique), avec de
nombreux métissages (le pays compte environ 250 000 créoles). La langue
officielle est l'anglais, mais le français et le créole (dérivé du
français) sont couramment parlés ou compris. La population s'accroît
désormais à un rythme relativement réduit (de l'ordre de 0,7 % par an),
suite à une active politique de planning familial, entreprise malgré
l'opposition de l'Église catholique, particulièrement influente en
milieu créole. L'indice de fécondité (1,8 enfant par femme) est
aujourd'hui l'un des plus faibles d'Afrique. La densité moyenne est très
élevée (630 habitants par km2), mais l'urbanisation progresse lentement (42 % de citadins en 2007).
La prospérité relative de l'île contraste avec la
pauvreté de nombreux pays d'Afrique. L'économie reste dominée par la
canne à sucre, quasi-monoculture couvrant environ 80 000 ha (soit près
de 80 % des terres cultivées), dont la moitié sur de grandes
exploitations privées. La production de sucre, relativement fluctuante,
était de l'ordre de 500 000 tonnes en 2007. Elle est presque entièrement
exportée, principalement vers la Grande-Bretagne et l'Union européenne,
qui a accordé à Maurice, en 1975, un quota de 500 000 tonnes aux termes
de la convention de Lomé. Les autres cultures commerciales (thé, tabac)
arrivent loin derrière, les exportations de thé atteignant 5 000 tonnes
en moyenne. L'agriculture vivrière (patate, maïs, riz) et l'élevage
sont insuffisants pour nourrir la population, et Maurice doit importer
du riz et de la viande.
L'industrie, longtemps réduite à l'agroalimentaire,
s'est diversifiée depuis 1970-1971, avec la création de zones franches
industrielles (électronique, textile, etc.). Employant plus de
80 000 travailleurs en 1995, celles-ci ont considérablement réduit le
chômage. Le tourisme s'est remarquablement développé, à l'image du
nombre de visiteurs, en forte augmentation (900 000 en 2010). La balance
commerciale reste cependant déficitaire et la dette extérieure a
nettement augmenté, passant de 863 millions de dollars en 1980 à
2,1 milliards en 2005, le pays restant largement dépendant du marché
international. Ses principaux partenaires commerciaux sont l'Union
européenne, le Japon et l'Afrique du Sud.
HISTOIRE
1. L'implantation néerlandaise et la colonisation française
1.1. Mauritius
L'île, repérée par les navigateurs arabes, est reconnue par les Portugais de la flotte d'Afonso de Albuquerque au début du xvie siècle. En 1598, l'amiral néerlandais Wijbrand Van Warwijck en prend possession, et la baptise Mauritius en l'honneur du stathouder des Pays-Bas, Maurice de Nassau. Les Néerlandais y fondent un établissement (1618-1710), qui sera abandonné au profit du Cap.
1.2. Île de France
Les Français de la Compagnie des Indes, déjà maîtres de l'île
Bourbon (aujourd'hui La Réunion), établissent leur domination sur
Maurice, et la nomment île de France (1715). Colonisée à partir
de 1721 et peuplée d'esclaves, elle présente sur l'île française voisine
l'avantage de posséder d'excellents ports. Son gouverneur, Mahé de La Bourdonnais
(1735-1746), fait de Port-Louis une grande base navale et la capitale
de l'archipel. Passée à l'administration royale (1767), l'île de France
trouve un intendant de valeur en la personne de Pierre Poivre, qui donne une vive impulsion au commerce et à l'agriculture.
Entrant en rébellion contre le Directoire, les colons refusent la liberté à leurs esclaves que la Convention
avait décrétée. Pendant les guerres napoléoniennes, le général Decaen
résiste à partir de 1802 aux Anglais qui veulent détruire ce nid de
corsaires, jusqu'à la capitulation du 3 décembre 1810.
2. La colonisation britannique (1814-1968)
Cédée au Royaume-Uni, qui tient à cette escale sur la route des Indes, lors du traité de Paris (1814), l'île reprend le nom de Mauritius.
La période de la domination anglaise (1814-1968) fait perdre leur
prépondérance aux anciens colons d'origine française. Elle est surtout
marquée par l'essor de l'économie sucrière, qui entraîne, après
l'abolition de l'esclavage (1833), l'immigration massive de travailleurs
indiens pour cultiver la canne à sucre, dont beaucoup feront souche
dans l'île (Indo-Mauriciens). À partir du milieu du xixe siècle, conséquence du développement de la culture de la betterave en Europe, l'économie sucrière subit une récession.
En 1885, l'île est pourvue d'un Conseil législatif
élu au suffrage censitaire. Le suffrage universel est introduit en 1948,
et l'île est dotée en 1961 d'un statut de semi-autonomie. Les élections
de 1963 donnent la victoire au parti travailliste (Labour Party), composé surtout d'Indiens, aux dépens de l'Independent Forward Block, du Comité d'action musulmane et du parti mauricien social-démocrate (PMSD) du créole Gaëtan Duval.
En 1965, une conférence se tient à Londres. Le choix y
est offert aux leaders de l'île entre l'association avec le
Royaume-Uni, solution préférée par le PMSD, ou l'indépendance réclamée
par les travaillistes. Ces derniers fusionnent avec l'Independent Forward Block et le Comité d'action musulmane en un parti de l'Indépendance. En 1965, les îles de Rodrigues sont définitivement rattachées à Maurice, tandis que l'archipel des Chagos
(dont l'île de Diego Garcia), dépendant de Maurice, est cédé contre
3 millions de livres au Royaume-Uni (au plus fort de la guerre froide,
en 1974, les Américains installeront une puissante base navale à Diego
Garcia, avec l'accord du gouvernement britannique).
3. L'indépendance (1968)
Les élections de 1967 sont une victoire pour le parti de l'Indépendance, dirigé par sir Seewoosagur Ramgoolam.
L'indépendance est proclamée le 12 mars 1968, sans rupture avec la
Couronne britannique, représentée par un gouverneur général. La vie
politique va être désormais marquée par des renversements d'alliance
entre les différentes formations.
Le parti travailliste et le PMSD s'allient pour les
élections de 1969, qu'ils remportent ; mais, à plusieurs reprises, la
coalition gouvernementale menace d'éclater. Une série de grèves amène le
gouvernement à instaurer l'état d'exception (décembre 1971), prorogé
jusqu'à la fin de 1972. Sur le plan extérieur, Maurice, qui conserve des
liens étroits avec Londres, se rapproche de la France en 1970, et
adhère à l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), qui
regroupe principalement des États africains francophones. Maurice signe
la même année des accords de coopération avec la France.
En décembre 1973, le PMSD quitte la coalition
gouvernementale. La détérioration de la situation économique et le
chômage qui l'accompagne entraînent une agitation qui favorise un
nouveau parti orienté à gauche, le Mouvement militant mauricien (MMM).
Animé par son secrétaire général Paul Bérenger, le MMM remporte les
élections de décembre 1976, mais il est aussitôt frustré de sa victoire
par une coalition du parti travailliste et des sociaux-démocrates, avec à
sa tête sir Seewoosagur Ramgoolam. Le MMM prend sa revanche lors des
élections de 1982, où, avec son allié le parti socialiste mauricien
(PSM) de Harish Boodhoo, il remporte une écrasante majorité. Anerood
Jugnauth, président du MMM, devient Premier ministre. En avril 1983, il
quitte son parti pour fonder le Mouvement socialiste militant (MSM), qui
s'unit avec le PSM jusqu'en 1988 et constitue avec ses anciens
adversaires travaillistes et sociaux-démocrates une coalition qui
remporte les élections d'août 1983. Sir S. Ramgoolam devient gouverneur
général de l'île en décembre 1983 ; à sa mort (décembre 1985), Veerasamy
Ringadoo lui succède. Lors des élections d'août 1987, la coalition
gouvernementale, bâtie autour du MSM, conserve la majorité au Parlement,
et A. Jugnauth reste Premier ministre. En juillet 1990, un pacte
électoral est conclu avec le MMM de P. Bérenger, en vue de
l'instauration de la république.
3. La république
À l'issue des élections de septembre 1991, remportées par la
coalition MMM-MSM, P. Bérenger devient ministre des Affaires étrangères
dans le gouvernement formé par A. Jugnauth. En mars 1992, l'île devient
une république, tout en restant dans le Commonwealth.
V. Ringadoo en assure provisoirement la présidence jusqu'à la
désignation à la tête de l'État (charge essentiellement honorifique) de
Cassem Uteem en juillet (réélu en 1997).
En août 1995, l'île adhère à la Southern Africa
Development Community (SADC), regroupant plusieurs États d'Afrique
australe, dont l'Afrique du Sud. En vue des élections législatives de
décembre 1995, le MMM de P. Bérenger (qui avait quitté le gouvernement
en 1993) s'allie au parti travailliste mauricien de Navin Ramgoolam
(fils de l'ancien gouverneur général). Après l'écrasante victoire de
leur coalition, N. Ramgoolam succède à A. Jugnauth au poste de Premier
ministre, et P. Bérenger devient vice-Premier ministre et ministre des
Affaires étrangères.
En juin 1997, N. Ramgoolam limoge P. Bérenger, dont
le départ entraîne la démission des ministres MMM du gouvernement, qui
conserve néanmoins la majorité à l'Assemblée avec ses 35 députés
travaillistes, contre 25 au MMM Celui-ci conclut en août une alliance
avec le PMSD, ce qui provoque une scission au sein du parti. Aux
élections législatives de septembre 2000, l'alliance de l'opposition
(MMM-MSM) remporte 54 des 62 sièges élus de l'Assemblée nationale. Cette
large victoire consacre le retour de l'ancien Premier ministre
A. Jugnauth.
Le 7 octobre 2003, dans le cadre de l'accord conclu
en 2000 entre les principaux partis mauriciens, sir A. Jugnauth est élu
par l'Assemblée nationale président de la République, tandis que
P. Bérenger, chef du MMM, lui succède à la tête du gouvernement. Ce
dernier devient le premier chef de gouvernement de Maurice non issu de
la communauté indienne, mais il cède la place dès juillet 2005 à
N. Ramgoolam. Leader de l'Alliance sociale, la coalition formée autour
du parti travailliste qui vient de remporter une large victoire aux
élections législatives (38 sièges sur 70), N. Ramgoolam retrouve ainsi
les fonctions de Premier ministre qu'il avait occupées de 1990 à 1995.
Les élections municipales qui suivent en octobre 2005 sont marquées par
un véritable raz-de-marée de l'Alliance sociale, qui a pris plusieurs
mesures très populaires en début de mandat. P. Bérenger est remplacé en
avril 2006 à la tête de l'opposition par Nandho Bodha (MSM), avant d'en
redevenir le leader en septembre 2007.
En septembre 2008, sir A. Jugnauth est réélu pour un
nouveau mandat présidentiel de cinq ans par l'Assemblée nationale, à
l'unanimité. À l'occasion de la célébration du quarantième anniversaire
de l'indépendance de l'île, le gouvernement remet à l'ordre du jour un
projet de réforme du système électoral : alors que les alliances
politiques caractérisent la vie politique mauricienne, son ambition est
de permettre aux électeurs de voter sur une base politique et non
ethnique, tout en ménageant une représentation fidèle de la société, par
l'introduction notamment d'une dose de proportionnelle. Un projet
cependant reporté, tandis qu’aux élections de mai 2010, la coalition au
pouvoir renforce encore ses positions en obtenant 45 sièges,
l’opposition menée par P. Bérenger attribuant sa défaite au communalisme
et au système électoral.
En politique étrangère, Maurice revendique périodiquement Tromelin, une des « îles éparses » françaises autour de Madagascar. La question de la restitution à Maurice de l'archipel des Chagos fait l'objet de négociations avec le Royaume-Uni.
capital monde ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
MR: EDITOR
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