Nom officiel: République du Guatemala Population: 14 647 083 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 70) Superficie:108 890 km. car. Système politique: république constitutionnelle démocratique Capitale: Guatemala City Monnaie: quetzal PIB (per capita): 5 300$ US (est. 2013) Langues: espagnol 60%, langues amérindiennes 40% (23 langues amérindiennes officiellement reconnues incluant: quiché, kakchiquel, kekchí et mam) Religions: catholiques romains, protestants, croyances maya
Impressions du Guatemala
Le Guatemala est un pays absolument fascinant, un vrai coup de coeur. Avec sa population ouverte, souriante, sympathique et chaleureuse, ses paysages à couper le souffle et ses sites archéologiques spectaculaires, le Guatemala mérite amplement une longue visite.
Les habitants du Guatemala sont majoritairement d'origine indienne et descendent de ces mêmes Mayas qui ont développé une civilisation originale sur le continent américain. Si on additionne les Métis (44%) aux Mayas (55%), c'est 99% de la population qui possède, au moins en partie, des origines autochtones.
La civilisation Maya a connu des périodes fastes qui se sont traduites par l'érection de grandes cités dont il reste aujourd'hui d’importants vestiges. L’impressionnant site archéologique de Tikal, dans la région du Petén, au nord du pays, sort peu à peu de la jungle épaisse qui l’avait englouti. Sa visite est une expérience inoubliable.
Au sud-ouest du pays, dans un des plus beaux sites du monde, se trouve le lac Atitlan. Niché dans un somptueux écrin de montagnes et de volcans, le lac, d’un bleu d’encre, constitue une halte obligée pour tout voyageur en quête de fraîcheur et de ravissement. Les villages riverains, accessibles pour la plupart par bateau ou encore à pied depuis les routes principales, ont gardé beaucoup de leur charme original malgré la pression touristique.
Enfants - Santiago Atitlan
Le Guatemala possède aussi des villes particulièrement intéressantes. Antigua, malgré la proximité du volcan Agua, a réussi à conserver presque intacte sa magnifique architecture coloniale. Chichicastenango et San Francisco el Alto, plus profondément marquées par la culture maya, possèdent des marchés parmi les plus colorés au monde.Le Guatemala partage sa frontière avec le Mexique, le Belize, le Salvador et le Honduras. Il est relativement facile de passer de l'un à l'autre par
GÉOGRAPHIE
Lac Atitlán
Pays de montagnes, en partie volcaniques, au sud, de bas plateaux au
nord, le Guatemala est l'État le plus peuplé d'Amérique centrale. La
population, encore majoritairement indienne, augmente rapidement. Le
café est la base des exportations, dirigées surtout vers les États-Unis.
État le plus peuplé d'Amérique centrale, le Guatemala
est un pays montagneux, resté profondément indien. Il se caractérise,
socialement, géographiquement et économiquement par de très importants
contrastes. Principale puissance économique de l'isthme, il se situe
cependant aux derniers rangs des indicateurs régionaux de vie et de
développement : le Nord n'a pas 3 habitants par km2, quand les vallées centrales connaissent des densités de population proches de 200 habitants par km2 ; enfin, les quelque 23 ethnies qui composent la communauté amérindienne (Los Indios, 55 % des habitants) n'ont que très peu de contacts avec les Ladinos,
métis et/ou descendants des conquérants espagnols qui revendiquent la
culture hispanique et détiennent l'ensemble des pouvoirs du pays. Au
Guatemala, divers mondes coexistent donc et s'opposent.
Au nord, le Petén occupe un tiers de la superficie du
pays. Cette plaine calcaire, couverte par la forêt tropicale humide et
un peu de savane, est longtemps restée à l'abandon dans la mesure où
elle était considérée comme un espace économique « inutile » et
difficile d'accès. Cependant, la découverte de pétrole, la création de
ranchs d'élevage et l'exploitation massive des bois précieux par de
grandes firmes étrangères ont provoqué le développement de fronts
pionniers.
Au centre s'étend la région des Hauts-Plateaux,
formée de massifs montagneux dépassant 3 000 m d'altitude (Altos
Cuchumatanes, Alta Verapaz, las Minas, etc.), que domine, au sud,
l'alignement de volcans actifs de la Sierra Madre (Tajumulco, 4 210 m ;
Santa María ; Atitlán ; Acatenango, etc.). Les pluies y sont moins
importantes qu'ailleurs et la population, essentiellement indienne et
rurale, s'entasse dans les hauts bassins, entre 1 800 m et 2 400 m
d'altitude. Dans cet « isolat » ethnique et géographique, très densément
peuplé, les descendants des Mayas s'adonnent aux cultures vivrières,
les rares Ladinos se concentrant dans les bourgs et les petites villes.
Le piémont pacifique, bien arrosé et cultivé, descend
vers la plaine côtière et constitue, avec la zone frontalière
hondurienne, la région la plus prospère du pays. Les pluies abondantes
et l'enrichissement naturel des terres par les cendres volcaniques y ont
permis le développement d'une agriculture d'exportation (café, canne à
sucre, coton, fruits tropicaux), marquée par la présence des
gigantesques propriétés terriennes, les fincas, exploitées par
l'oligarchie locale et des capitaux étrangers. Avec 60 % de la
production agricole du pays, plus de 80 % de sa capacité industrielle et
90 % de son activité commerciale, cet espace est parfaitement connecté
aux marchés du Pacifique et de l'Atlantique nord par la route
transocéanique qui relie les ports de San José et de Puerto Barrios, et
ignore superbement son arrière-pays, chargé de lui fournir une
main-d'œuvre docile en période de récolte. Les Ladinos y sont majoritaires, tandis que les Indiens se concentrent autour des grandes fincas et dans les bidonvilles de la capitale, Guatemala.
HISTOIRE
1. Le foyer de la civilisation maya
1.1. Le préclassique (2000 avant J.-C.-250 après J.-C.)
Les premiers habitants sont des chasseurs (10000-2000 avant J.-C.)
dont l'outillage lithique a été retrouvé, notamment à El Chayal, au
sud-est de la capitale.
Au préclassique (2000 avant J.-C.-250 après J.-C.)
apparaissent les premiers villages d'agriculteurs (La Victoria, sur la
côte pacifique, 1500 avant J.-C., Kaminaljuyú,
dans les hautes terres, environ 800 avant notre ère). Un peu plus tard,
entre 300 avant J.-C. et 250 après J.-C., au préclassique récent, on
retrouve des centres importants avec des temples bâtis sur des pyramides
et un style de sculpture où se décèle l'influence d'Izapa,
un site du Mexique. Les inscriptions découvertes à Kaminaljuyú
annoncent l'écriture hiéroglyphique qui se développera dans la période
classique (250-950) ; la voûte en encorbellement est déjà présente dans
certaines tombes. La poterie polychrome apparaît à cette époque dans
quelques sites de l'aire centrale maya comme à Holmul.
1.2. Le classique (250-950)
La période classique est celle de l'épanouissement de la culture
maya. Les basses terres ont été, probablement, le foyer de cette
civilisation d'où se sont diffusés l'art, l'architecture, la céramique,
l'écriture et le calendrier maya. Les plus grands centres sont Tikal et Uaxactún. Nakum, Naranjo, Holmul et Yaxha sont des sites importants.
Dans une grande partie des hautes terres et de la
côte pacifique, les cultures qui se sont développées sont marginales.
Elles n'utilisent pas la voûte en architecture et ne présentent pas
d'inscriptions. Par contre, des influences venues du Mexique se font
fortement sentir dans ces zones. À Kaminaljuyú, on a mis en évidence la
présence d'une colonie provenant de Teotihuacán,
la grande ville classique du Mexique central, et à Colzumalhuapa, sur
la côte pacifique, on a découvert une culture très influencée par le
Mexique du Sud.
À la fin de la période classique, les grands centres
du Petén et du sud des basses terres furent abandonnées. Dans les hautes
terres, certaines cités, sans doute les plus liées aux centres
importants du classique, ont été dépeuplées, tandis que Zaculeu,
capitale des Indiens Mams, a continué à se développer au cours du
postclassique (950-1500).
Pour en savoir plus, voir l'article Mayas.
1.3. Le postclassique (950-1500)
Pendant le postclassique récent s'organisent des États comme ceux des Quichés et des Cakchiquels,
dans les hautes terres, qui se disent d'origine toltèque et sont en
guerres continuelles les uns contre les autres. Le choix des sites obéit
alors à des impératifs stratégiques, et les villes sont érigées sur des
promontoires ou des collines faciles à défendre.
2. La période coloniale
Antigua Guatemala
Envoyé par Hernán Cortés, Pedro de Alvarado conquiert en 1524 le royaume quiché, fonde Santiago de Guatemala et distribue des encomiendas à ses soldats. Comme dans d'autres pays à forte population indienne, on voit apparaître plus tard des haciendas,
en même temps que subsistent, diminuées, les communautés indigènes. À
partir de 1542, l'Amérique centrale forme la capitainerie générale de
Guatemala, dotée aussi d'une audiencia depuis 1570, qui dépend nominalement du vice-roi du Mexique et qu'on nomme souvent « royaume de Guatemala ».
3. Le xixe siècle
Épargné par les guerres civiles, le Guatemala suit le Mexique dans
son indépendance en 1821 et fait partie de l'éphémère empire d'Iturbide
(1822-1823). Il redevient, par l'action d'un groupe d'aristocrates
créoles, indépendant en 1823 et forme, avec les autres pays de la
région, la Fédération des Provinces-Unies d'Amérique centrale
(novembre 1824). Cette union a une courte vie, déchirée par les luttes
entre les libéraux et les conservateurs et les tendances autonomistes
des États. La dictature du libéral hondurien Morazán est finalement renversée par le soulèvement des Indiens de la montagne, dirigés par Rafael Carrera ;
en 1839, la fédération se disloque, et le régime conservateur et
modernisateur de Carrera dure jusqu'en 1865. En 1871, une petite
expédition d'exilés venus du Mexique donne le pouvoir aux libéraux.
Comme au Mexique, le libéralisme triomphant, dont Justo Rufino Barrios
est le meilleur exemple, s'attaque aux privilèges de l'Église et à ses
terres et aux propriétés collectives des communautés indiennes. Le
réveil économique entraîne le développement de la culture du caféier et
la prise de contrôle des terres par des planteurs allemands.
4. Naissance d'une « république bananière » (1898-1944)
Les deux dictatures de Manuel Cabrera (1898-1920) et de Jorge Ubico
(1926-1944) placent le Guatemala sous la tutelle économique des
États-Unis et voient se constituer l'empire bananier de la United Fruit Co
ainsi que ceux d'autres compagnies américaines contrôlant la production
du café et différentes denrées tropicales. L'évolution politique,
économique et sociale du pays répond alors au dogme libéral du « ce qui
est bon pour le café et la banane est bon pour le Guatemala ».
Ce premier demi-siècle permet donc à la classe
dominante métisse de se développer, se caractérise par une hausse
importante des exportations agricoles contrôlée par des capitaux
étrangers, tandis que se produit un important mouvement de concentration
de la propriété foncière. La réforme libérale de Manuel Cabrera,
poursuivie par son successeur, maintient les salariés agricoles dans une
situation de semi-servage, interdit les contrats de travail et
exproprie les Indiens de leurs terres communales. De prospères enclaves
exportatrices apparaissent sur la côte, la capitale s'embellit, tandis
que les forces armées multiplient les exécutions sommaires et
maintiennent la population dans un état de soumission. Cette phase
d'ouverture autoritaire du pays entraîne cependant trop de tensions
politiques et sociales : une série de grèves et de manifestations
contraint Jorge Ubico à la démission en 1944.
5. Les réformes inachevées (1945-1954)
En 1945, Juan José Arévalo
est élu président sur un programme humaniste et réformateur. Favorable à
un développement du pays contrôlé par l'État et indépendant de la
tutelle nord-américaine, il établit un code du travail et limite le
pouvoir des grandes firmes multinationales. Entre 1945 et 1950 sont
fondés la Banque du Guatemala et le Musée archéologique, l'Université de
San Carlos s'agrandit, tandis que des crèches et des réfectoires
populaires sont créés dans les zones indiennes.
Cette politique sociale se heurte à une forte
opposition des conservateurs, des propriétaires terriens et des
compagnies américaines, qui s'exacerbe avec l'élection du colonel Jacobo
Arbenz Guzmán (1951-1954). Appuyé par les classes moyennes, ce dernier
poursuit l'œuvre de J. Arévalo, s'oppose diplomatiquement aux
États-Unis, commence l'électrification du territoire et décide la
réforme agraire qui va provoquer sa perte. La United Fruit, la
CIA et les grands propriétaires terriens fomentent un putsch depuis le
Honduras et le Nicaragua voisins. J. Arbenz est démis en 1954 ; les
militaires qui lui succèdent dans les années 1950 abolissent la réforme
agraire, restituent les terres et reviennent sur la plupart des avancées
sociales des années 1945-1954.
6. Dictatures militaires, démocraties fantoches et guérilla (1954-1985)
En 1954 commence une série de coups d'État et d'élections plus ou
moins frauduleuses qui placent à la tête du pays des gouvernements
autoritaires, dirigés par des hommes proches de l'oligarchie, et des
militaires, favorables à l'ouverture du pays au marché international
ainsi qu'à la libéralisation de son économie. À l'exception de
l'intermède civil de Julio César Méndez Montenegro (1966-1970), les
régimes qui se succèdent font peu de cas des libertés politiques et des
droits de l'homme, et ce d'autant plus qu'à partir de 1962 se développe
un mouvement de guérilla qui déstabilise le pays pendant plus de trente
ans.
L'économie guatémaltèque est encore dépendante de
l'exportation de produits primaires. On constate toutefois un déclin de
l'exploitation de bananes, compensé par l'augmentation de la production
de café et une légère diversification des exportations : la culture du
coton, celle de la canne à sucre et l'élevage bovin se développent dans
les années 1960, tout comme l'industrie légère et une industrie lourde
encore embryonnaire (métallurgie et pétrochimie). Les principales villes
du pays connaissent une importante croissance, liée à l'exode rural
massif engendré par le double mouvement de guérilla rurale et de
développement économique des zones urbaines. La découverte et
l'exploitation de pétrole dans la plaine du Petén est à l'origine d'un
mouvement de croissance non négligeable dans les années 1970, interrompu
toutefois par le tremblement de terre de 1976 (qui fait
20 000 victimes).
Dans les années 1980, le Guatemala s'enfonce avec ses
voisins dans la crise économique, qu'aggravent une répartition très
inégalitaire du revenu et l'absence totale de politiques de
redistribution : loin de disparaître, les tensions politiques et
sociales s'accroissent au contraire pendant cette période, qui voit le
pays basculer dans une guerre civile larvée et endémique.
À partir de 1962, l'armée régulière, appuyée parfois
par des mouvements terroristes d'extrême droite (Main Blanche, Nouvelle
Organisation anticommuniste), s'oppose à des mouvements de guérilla
d'extrême gauche regroupés au sein de l'Unité révolutionnaire nationale
guatémaltèque (UNRG), armés par Cuba et soutenus par la population
indigène. La violence reste cantonnée dans les campagnes jusqu'au début
des années 1970, puis gagne les villes. Le pouvoir met à profit ses
opérations de maintien de l'ordre pour déplacer diverses ethnies et
récupérer, en déportant ou en assassinant leurs propriétaires, les
dernières terres très fertiles encore aux mains des communautés
indiennes.
Sous le régime du général Efraín Ríos Montt, arrivé
au pouvoir par un coup d'État (1982-1983), la violence atteint son
paroxysme : les massacres d'Indiens prennent les proportions d'un
génocide, les disparitions, enlèvements et assassinats se comptent par
milliers ; appuyée par les patrouilles d'autodéfense civile, l'armée
lance la politique de la « terre brûlée ». En trente-six ans, le conflit
– le plus meurtrier et le plus long d'Amérique centrale – se solde par
200 000 victimes (essentiellement des civils mayas), 40 000 disparus et
la fuite de centaines de milliers de Guatémaltèques.
7. Transition démocratique et retour à la paix civile (1985-2007)
L'incapacité de la guérilla à contrôler le pays, la pression
internationale et le marasme économique amènent les militaires à rendre
le pouvoir aux civils. Les élections de décembre 1985 portent à la
présidence de la République le démocrate-chrétien Vinicio Cerezo Arévalo
(1985-1990), auquel succède le libéral Jorge Serrano (1991-1993).
V. Cerezo engage des négociations pour rétablir la paix en Amérique
centrale et tente, mais en vain, de régler les problèmes économiques et
sociaux les plus urgents du pays. La violence et l'insécurité paralysent
tout effort d'investissement et de croissance.
À la tête d'un gouvernement d'union nationale (ancré
toutefois au centre droit), le président J. Serrano entame des
pourparlers avec la guérilla en juillet 1991, premières véritables
négociations depuis 1962. Celles-ci échouent pourtant, en raison de la
poursuite d'exactions et de violations des droits de l'homme de la part
des militaires. Soupçonné d'enrichissement illégal et de corruption, ne
disposant pas de majorité solide, J. Serrano dissout le Parlement et la
Cour suprême en mai 1993 : finalement destitué, il abandonne le pouvoir à
Ramiro de León Carpio, nommé à titre transitoire. Ce dernier engage,
dès 1994 et sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU), des négociations définitives avec la guérilla.
L'attribution du prix Nobel de la paix en 1992 à Rigoberta Menchú,
symbole de la lutte pour la défense des Indiens et opposante au régime,
a en effet donné une dimension internationale à la guerre civile : la
signature rapide d'accords de paix est devenue incontournable. Le
règlement du conflit est effectif en décembre 1996, sous la présidence
du conservateur Álvaro Arzú Irigoyen, élu au début de cette même année :
les mouvements de guérilla sont désormais intégrés dans la vie
politique du pays.
7.1. La difficile normalisation politique
La paix permet de relancer l'activité économique, de développer
quelques investissements et d'accroître les revenus liés au tourisme. Si
la guerre civile est finie, la lutte de 90 % de la population
guatémaltèque pour assurer sa survie se poursuit. La concentration de la
terre dans les mains de quelques-uns, le sous-équipement du pays en
infrastructures sanitaires et éducatives, la non-reconnaissance de la
culture indigène, l'impunité de certains militaires demeurent autant
d'obstacles à une véritable démocratisation du pays.
Quatre ans après la fin de la guerre civile, les
Guatémaltèques portent un jugement très sévère sur la présidence d'Arzú,
en particulier dans les domaines économique et social – accroissement
des inégalités – et en ce qui concerne la lutte contre la criminalité
– montée inquiétante de la délinquance. La constatation par l'ONU de la
détérioration des droits de l'homme en 1999 est une autre source
d'inquiétude.
C'est dans ce contexte difficile que le populiste de
droite Alfonso Portillo Cabrera, candidat du Front républicain
guatémaltèque (FRG), parti au pouvoir lors de la répression militaire du
début des années 1980, remporte largement l'élection présidentielle de
décembre 1999 avec plus de 68 % des voix. Plusieurs mesures prises par
le nouveau chef d'État laissent augurer d'une relative démocratisation :
intégration d'anciens membres de la guérilla et d'ex-communistes au
sein du gouvernement, mise à l'écart d'officiers supérieurs. Mais le
gouvernement est incapable de lutter contre la délinquance (notamment
celle des maras, gangs de jeunes spécialisés dans le trafic de drogue,
le racket, le cambriolage et la prostitution), et la criminalité (une
des plus fortes d'Amérique latine) qui pousse la population à émigrer.
Au terme d'une campagne électorale marquée par la
violence et troublée par la candidature de l'ancien dictateur E. Ríos
Montt, Óscar Berger Perdomo, candidat de la Grande Alliance nationale
(Gana, une coalition de trois petits partis de la droite conservatrice),
remporte l'élection présidentielle de 2003 devant le candidat de
l'Unité nationale de l'espérance (UNE, centre gauche), Álvaro Colom
Caballeros. L'ancienne guérilla, l'Union révolutionnaire nationale
guatémaltèque, s'est transformée en parti politique, mais son candidat
recueille moins de 3 % des suffrages. L'absence de majorité au Parlement
(22 députés sur 158) empêche le nouveau président de mener une
politique de réforme. En dépit de la participation de R. Menchú au
gouvernement, les discriminations raciales s'amplifient, tandis que la
corruption, l'impunité et les armes en libre circulation stimulent la
recrudescence des violences (dont sont victimes un nombre croissant de
femmes : 2 900 d'entre elles assassinées entre 2002 et 2007 selon
Amnesty International). Le pays demeure dans une extrême pauvreté.
8. L'alternance politique (2007-2011)
En novembre 2007, pour la première fois depuis cinquante ans, un
candidat de gauche accède au pouvoir. À l'issue d'une campagne
électorale marquée par la violence (une cinquantaine de morts), le
candidat de l'UNE, le social-démocrate Á. Colom, remporte l'élection
présidentielle avec 52,8 % des suffrages, devançant de cinq points
l'ex-général Otto Pérez Molina, candidat du parti Patriote (droite) et
partisan de la manière forte. Toutefois, son parti, l'UNE, bien
qu'arrivé en tête des élections législatives avec 51 sièges, ne dispose
pas de la majorité absolue au Congrès. Dans son discours d’investiture,
le président annonce la construction d’un « modèle de démocratie sociale
avec un visage maya » dans un pays qui reste profondément divisé
socialement et ethniquement.
Mais il doit affronter une violence et une
criminalité endémique avec plus de 5 000 assassinats par an et
l’implantation dans le pays des cartels mexicains (les Zetas). Si une
Commission internationale contre l'impunité au Guatemala est bien
instituée à la suite d’un accord entre le gouvernement et les Nations
unies en janvier 2008, face à l’inertie de la Justice et du Congrès, son
président, le juriste espagnol Carlos Castresana, démissionne en juin
2010. Nommée en décembre, l’avocate Claudia Paz y Paz s’illustre
toutefois par sa fermeté comme procureur général : pour la première fois
depuis la fin de la guerre, un militaire de haut rang, l’ex chef d’état
major de E. Ríos Montt est ainsi arrêté en juin 2011 et des
condamnations très sévères sont prononcées en août contre d’anciens
membres des forces spéciales impliqués dans les massacres de 1982.
8.1. Le retour au pouvoir de la droite (2011-)
L’expérience de centre gauche menée par Á. Colom est de courte
durée. Les mesures sociales adoptées (effort en faveur de la
scolarisation des enfants, gratuité des soins dans les municipalités les
plus pauvres notamment) sont éclipsées par le climat général
d’insécurité et la violence – parfois extrême – qui mine le pays et qui
constitue la préoccupation principale des Guatémaltèques. Par ailleurs,
ces derniers se remettent difficilement de nouvelles inondations
catastrophiques au mois d’octobre.
Le 6 novembre, c’est dans une certaine indifférence
que l'ex-général Otto Fernando Pérez Molina, candidat du parti Patriote,
l’emporte cette fois avec environ 54 % des suffrages face à son rival
« centriste » Manuel Baldizón, du parti « Liberté démocratique rénovée »
(Lider), sur lequel se sont reportés de nombreux partisans du camp
présidentiel, faute de candidat depuis l’invalidation par la Cour
constitutionnelle de la candidature de l’ex-épouse du président sortant.
Si le parti Patriote, arrivé en tête aux législatives devant l’UNE,
n’obtient pas la majorité des sièges au Congrès, l’élection d’un
ex-militaire à la tête de l’État (une première depuis depuis la chute de
la dictature) est accueillie avec une certaine crainte par plusieurs
organisations de défense de droits de l’homme.
MR: EDITOR
capitalemonde
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