mercredi 15 avril 2015

Haïti

Haïti


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Drapeau d'Haiti

Nom officiel: République d'Haïti
Population: 9 996 731 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 88)
Superficie: 27 750 km. car.
Système politique: république
Capitale: Port-au-Prince
Monnaie: gourde
PIB (per capita): 1 300$ US (est. 2013)
Langues: français, créole (langues officielles)
Religions: catholiques romains 80%, protestants 16%,  aucune 1%, autres 3%
Note: environ la moitié de la population pratique le vaudou

Impressions d'Haïti

Ces dernières décennies, chaque fois qu'on a eu des nouvelles d'Haïti, c'était pour entendre parler de dictateurs ignobles, de gouvernements corrompus, d'extrême pauvreté et, en 2010, du tremblement de terre qui a littéralement jeté le pays par terre. Depuis ce tragique événement, on se demande ce qu'il est advenu de toute l'aide internationale qui a déferlé sur le pays.

Tous les malheurs énumérés plus haut font partie de la réalité haitienne. Mais Haiti, c'est beaucoup plus que cela. Haiti est aussi un pays qui s'en sort, tout doucement. Ces impressions sont basées sur un  court séjour mais Haïti est un pays qui nous rentre dedans très rapidement. Un peu comme l'Inde! On ne peut rester indifférent bien longtemps.

Disons tout d'abord qu'il y a deux Haiti: Port-au-Prince et le reste du pays. Port-au-Prince déborde d'activité. Ici règne la fébrilité, la cacophonie et la débrouillardise poussée à l'extrême. Tout le monde vend de tout. La ville est un vaste marché à ciel ouvert, la plupart du temps dans la rue.

Aux alentours du Marché de Fer, par exemple, on se perd dans de véritables labyrinthes où on retrouve une multitude de petits vendeurs devant leurs étalages de tous les produits imaginables. C'est une véritable économie parrallèle de subsistance.

On y trouve encore de nombreuses traces du tremblement de terre, mais celles-ci ne sont pas ommiprésentes. Les gravats ont été ramassés, les camps improvisés ont été éliminés ou refoulés autour de la ville. La pauvreté, voire la grande misère, est cependant évidente et présente partout. La ville est grouillante, très grouillante, trop grouillante même diraient certains. C'est une ville carrément bouillonnante, certains diraient un peu infernale... Vivante, ça c'est sûr!

Jacmel - marché près de la Cathédrale
de St-Philippe et St-Jacques




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Voir aussi nos vidéos:
  • 10 minutes dans les rues de Port-au-Prince (par Alex Guillaume)
  • Petit-Goâve: ''L'odeur du café''...
  • Le marché en Fer de Port-au-Prince
  • Pourquoi pas vos prochaines vacances à Port-Salut?
Mais dès qu'on sort de Port-au-Prince, le portrait est différent. On y retrouve une certaine douceur de vivre, même si la pauvreté est toujours au rendez-vous. Il ne faut pas oublier que nous sommes ici dans le plus pauvre des pays des Amériques.

L'aide internationale semble donner des résultats palpables, malgré tout ce qu'on entend.  Le réseau routier, par exemple, est très acceptable. Et on reconstruit un peu partout.  Les institutions internationales comme l'ONU sont ommiprésentes : il reste encore tellement de travail à faire.
Jacmel se situe en bord de mer au sud de Port-au-Prince. On y accède après deux à trois heures de route, en traversant une superbe région montagneuse.  La route de l'Amitié, largement refaite, rend la promenade agréable.  Les montagnes sont dénudées mais somptueuses et des villages tranquilles et sympathiques. Jacmel n'a, paraît-il, pas la splendeur d'antan, mais c'est une ville de moyenne importance très agréable à visiter, avec ses nombreux artistes et ses jolies boutiques d'artisanat. L'atmosphère y est calme et on prépare sereinement le prochain carnaval. Jacmel a été très touchée par le tremblement de terre de 2010.
Dans les rues de Port-au-Prince
Les traces du tremblement de terre sont encore très visibles. Mais c'est aussi une des villes qui semble se relever le plus rapidement. On y flâne volontiers entre les maisons anciennes qui ont tenu le coup ou qui ont été retapées et les nombreuses boutiques de cette ville d'artistes. Son carnaval est célébre et lors de notre passage les préparatifs allaient bon train. Bref, une de nos villes favorites en Haïti.
Quand on quitte Port-au-Prince vers l'ouest, on s'avance dans une longue bande de terre - quasi une presqu'île - de plus de 300 kilomètres de longueur. On y traverse, tout au long de la route nationale #2, des villes et des villages à taille humaine porteurs de jolis noms comme Léogâne, Grand-Goâve, Petit-Goâve, Miragoâne, Fond-des-Nègres, Les Cayes ou Port-Salut.

Les paysages sont parfois montagneux, parfois jalonnés de collines, jamais monotones. Et on y trouve des plages superbes comme celle de Port-Salut où on a goûté, sur la plage évidemment, des homards préparés sur un BBQ improvisé. Déicieux!

Plage de Port-Salut
À Petit-Goâve, on peut grimper sur la colline environnante où on trouve les restes d'un vieux fort français du 18ième siècle, le Fort Liberté. La vue sur les toits de Petit-Goâve et sur la magnifique baie est superbe.  On peut y repérer ce qui fut la maison de Da, la grand-maman de l'écrivain Dany Laferrière qui y passa une partie de son enfance et fit de Da  l'un des personnage marquants de son oeuvre. Ici, on n'a pas été épargné par le tremblement de terre de 2010, l'épicentre se trouvant à Léogâne, mais on semble s'en sortir mieux qu'à Port-au-Prince.
Malgré la pauvreté, les signes d'une Haîti qui se relève y abondent. Les rues débordent littéralement d'écoliers à la rentrée où à la sortie des classes, et le taux de scolarisation est en progression. Partout dans le pays, on creuse des tranchées le long des routes pour y installer la fibre optique. Les infrastructures s'améliorent, on construit et on rénove.

Mais le taux d'accès à l'eau potable reste le plus bas de l'hémisphère. Près de 3 millions d'Haitiens puissent encore leur eau pour boire dans des rivières et des sources non protégées. Les coupures d'électricité - quand on y a accès - sont nombreuses. Le soir venu, les villages sont plongés dans le noir. Bref, la vie en Haiti n'est toujours pas facile pour une très large partie de la population, mais on retrouve ici, malgré tout, une certaine douceur de vivre... 

Si le mot résilience a un sens, c'est peut-être ici, en Haiti, qu'il s'incarne le mieux.

Liens utiles

  • Cartes du pays:
University of Texas Libraries: site très complet pour des cartes variées d'un pays et de ses composantes.
  • Données socio-économiques:
CIA World Factbook: une mine de données, tenues à jour, concernant l'histoire, la géographie, la population, l'organisation administrative et politique, l'économie, les communications, les transports, etc. (en anglais). Les données publiées plus haut proviennent de ce site.
L'aménagement linguistique dans le monde: un tour d'horizon complet de la situation linguistique en Haïti, le tout mis en contexte.
Organisation mondiale de la santé (OMS): le point sur les questions de santé en Haïti.
Perspective Monde - Haïti: outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945, développé par l'Université de Sherbrooke.

Sur la route de l'Amitié entre Léogâne et Jacmel

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