Nom officiel: République du Suriname Population: 573 311 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 170) Superficie:163 270 km. car. Système politique: démocratie constitutionnelle Capitale: Paramaribo Monnaie: dollar du Suriname PIB (per capita):12 900$ US (est. 2013) Langues: néerlandais (langue officielle), sranan tongo (créole anglais), sarnami hondi (hindoustani), javanaissurinamien,etc Religions: hindous 27.4%, protestants (surtout moraviens) 25.2%, catholiques romains 22.8%, musulmans 19.6%, croyances indigènes 5%
GÉOGRAPHIE
Le territoire, au climat équatorial, occupe l'extrémité orientale du plateau des Guyanes, bordée au nord par une plaine marécageuse. La population, peu dense, mais diversifiée (Indiens et Indonésiens, créoles, Noirs), se concentre sur le littoral ou à proximité (près de la moitié vit à Paramaribo). La bauxite est la ressource essentielle et la principale exportation.
1. Milieu naturel
Sur le plan physique, le Suriname est une partie du bouclier des Guyanes, constituée d'un complexe de roches anciennes, dont les plus résistantes forment, au centre et dans le sud, des alignements de hauteurs tabulaires et d'inselbergs. Ceux-ci surmontent les vallonnements de la pénéplaine qui s'élèvent insensiblement vers le sud, depuis la plaine littorale jusqu'à 250 m d'altitude environ. Le bouclier est précédé d'une plaine côtière qui s'élargit de l'est vers l'ouest d'une vingtaine de kilomètres jusqu'à près de 90 km et qui est constituée de terrains récents fluvio-marins, souvent à demi amphibies. En avant de la plaine, une vaste plate-forme continentale peu profonde et recouverte par des eaux chargées d'alluvions s'étend jusqu'à 150 km au large. Le climat est équatorial, pluvieux et chaud (plus de 2 m de pluies par an, 26 °C de température moyenne annuelle). L'abondance des précipitations et l'imperméabilité des roches du socle sont à l'origine de la densité du réseau hydrographique ; les deux fleuves frontaliers, le Maroni et la Courantyne, ainsi que le Suriname, qui draine le centre, sont les plus importants. Les ressources hydroélectriques sont donc abondantes (forts débits, nombreux sites sur les chutes et les rapides). Les fleuves ne sont accessibles à la navigation moderne que dans la plaine côtière, car dans leur parcours du bouclier ils sont coupés de rapides correspondant à des affleurements de roches dures. Le bouclier recèle divers gisements minéraux, les plus importants étant les énormes dépôts de bauxite localisés au contact de la plaine côtière sous des épandages de sables blancs. La forêt dense recouvre 85 % du territoire.
2. Une population pluriethnique
Paramaribo
La population du Suriname comprend de nombreuses communautés. Les plus importantes sont constituées par les Indiens (38 %), les descendants d'esclaves africains (35 %) et les Indonésiens (10 %), auxquels s'ajoutent des Chinois, des créoles, des Amérindiens, des Libanais et des Européens. L'accroissement naturel diminue (1,4 % par an). L'amélioration des services de santé a fait reculer la mortalité. Un fort mouvement d'émigration s'est développé en direction des Pays-Bas, dont le Suriname était jadis une colonie.
Le territoire est faiblement peuplé, avec une densité moyenne de 3 habitants par km2, mais la population est très inégalement répartie. Un fort contraste oppose en effet la capitale, Paramaribo, où se concentre la moitié des habitants, notamment des créoles, et le reste du pays, dominés par les Asiatiques (Indiens et Indonésiens). Entre ces deux groupes, les tensions sont vives.
3. Économie
Une bourgeoisie d'affaires, née après la Seconde Guerre mondiale grâce à l'afflux de capitaux étrangers, domine l'économie du Suriname. Celle-ci repose essentiellement sur l'exploitation de la bauxite, qui représente en effet 80 % des exportations et 20 % du produit intérieur brut (PIB). Les gisements sont exploités depuis 1915 par des compagnies américaines et néerlandaises. En 2007, le Suriname était le neuvième producteur mondial de bauxite, avec une production en recul par rapport aux années 1970. Cette quasi-monoactivité fragilise le pays, encore trop dépendant de la demande d'aluminium dans le monde. Le développement industriel est également fondé sur le barrage hydroélectrique de Brokopondo, qui a permis l'implantation d'usines de déroulage du bois et surtout de transformation de la bauxite en alumine et en aluminium.
L'agriculture occupe 6 % de la population active, mais elle ne suffit pas à couvrir les besoins alimentaires du pays. La structure agraire est largement déséquilibrée par le morcellement des petites exploitations. Le riz constitue la principale culture commerciale ; il occupe 50 % des terres cultivées, en particulier dans les polders de l'Ouest. Parmi les autres ressources agricoles figurent les bananes, le sucre, les fruits tropicaux ainsi que les produits de la pêche (poissons, crevettes) et les dérivés du bois, qui sont massivement exportés.
Le Suriname reçoit une aide massive au développement de la part des Pays-Bas, qui restent très présents dans l'économie de leur ancienne colonie par le biais de nombreuses firmes de transport, de commerce et de distribution. En 1995, le Suriname a adhéré au Caricom (Communauté des Caraïbes), marché commun créé en 1973
HISTOIRE
Le premier établissement européen dans cette région est celui de
colons de la Barbade, amenés par lord Willoughby (1650). En échange de
la Nouvelle-Hollande en Amérique du Nord, les Néerlandais se font céder
cette colonie à la paix de Breda (1667), cession confirmée par le traité
de Westminster (1674). La population, fort cosmopolite (Anglais,
Néerlandais, Allemands, Français, marranes), se consacre aux plantations
de canne à sucre. Les Britanniques, qui occupent les colonies de la
Hollande lors des guerres de la Révolution et de l'Empire (1796-1802 et
1804-1816), restituent le Suriname aux Pays-Bas (1816) à la suite de la
convention de Londres (13 août 1814) et du second traité de Paris
(20 novembre 1815). L'esclavage est aboli (1863) et la colonie se peuple
d'hindous et d'Indonésiens ; le déclin irrémédiable des plantations
fait dépendre l'économie locale de la bauxite, dont l'essor date de
1938.
Vers l'indépendance
En 1950, le Suriname reçoit des Pays-Bas
le régime parlementaire et le suffrage universel. La Constitution de
1954, qui octroie l'autonomie, prévoit que les ministres sont
responsables devant le Conseil législatif, élu pour quatre ans.
Entre 1958 et 1967, une coalition
créoles-hindoustanis conserve la majorité au Staten (l'Assemblée
législative), grâce à l'alliance du Nationale Partij Suriname (NPS,
créole) et du Verenigde Hindostaane Partij (VHP, hindoustani).
À la suite de la dégradation économique et sociale du
début des années 1970, une grève générale touche le Suriname en 1973.
Aux élections de novembre de la même année, le Nationale Partij
Kombinatie (NPK, créole et protestant, composé du NPS et de 3 autres
petits partis) remporte la majorité des voix. Les pourparlers avec le
gouvernement néerlandais sur l'indépendance sont alors engagés. Ils sont
menés, pour le Suriname, par le leader du NPK devenu Premier ministre,
Henck Arron. L'indépendance devient effective le 25 novembre 1975, sous
la présidence de la République de Johan Ferrier (NPS), et une
Constitution de type parlementaire est votée. Les créoles sont
majoritaires au Parlement, ce qui suscite le mécontentement des
Hindoustanis. Le gouvernement, dirigé par H. Arron, mène une politique
très liée aux intérêts néerlandais jusqu'en 1980.
Le Suriname sous contrôle militaire
Le 25 février 1980, un coup d'État militaire, appelé la « révolution
des sergents », avec à sa tête le sergent-major (plus tard
lieutenant-colonel) Desiré Delano Bouterse dit Desi Bouterse, renverse
le système en place. La junte militaire s'allie au Partij
Nationalistische Republick (PNR) et un civil, Hendrik Chin A Sen,
devient Premier ministre. En août, lors d'un second coup d'État,
D. Bouterse proclame l'état d'urgence et dissout le Parlement. H. Chin
A Sen devient alors également président de la République. Le 4 février
1982, H. Chin A Sen est destitué et, après deux attentats contre sa
personne, D. Bouterse, à la tête du Conseil militaire national, impose
la loi martiale. Les 7 et 8 décembre 1982, quinze opposants,
politiciens, syndicalistes, journalistes, sont exécutés.
En politique extérieure, depuis 1981, D. Bouterse
annonce une politique de non-alignement et de neutralisme. Il déclare
aussi son amitié pour Cuba, le Nicaragua, la Libye… Les gouvernements
néerlandais et américain suspendent leur aide. Les conseillers cubains
prennent de plus en plus de place dans la vie publique du pays.
Toutefois, Paramaribo expulse ces conseillers après l'invasion de la
Grenade par les États-Unis en 1983, par crainte de subir à son tour une
intervention armée.
Le retour à la loi civile
Les gouvernements militaires se succèdent jusqu'en 1987. Le
processus de démocratisation, engagé dès 1995 sur fond d'agitation
sociale, aboutit au retour au pouvoir d'un gouvernement civil : une
nouvelle Constitution est adoptée par référendum, en septembre 1987, et
entraîne la tenue d'élections générales. Le Front démocratique FDO
(Front voor Demokratie en Ontwikkeling, Front pour la démocratie et le
développement), qui réunit trois partis d'opposition, dont le NPS,
remporte les élections législatives (novembre). En 1988, Ramsewak
Shankar, du parti indien, est élu président de la République puis
renversé, en décembre 1990, par des militaires menés par Yvan
Graanoogst, chef de l'armée depuis la démission de D. Bouterse. Ils
installent à l'exécutif des dirigeants du parti démocratique national
(NDP), qui leur est allié. En 1991, Ronald Venetiaan (NPS), grâce à une
coalition multiethnique, accède à la présidence. Aux élections, le Nieuw
Front Coalition (NF, ancien FDO) l'emporte. R. Venetiaan s'attache avec
succès à renouer de bonnes relations avec les Pays-Bas, qui reprennent leur aide économique. Mais l'ancienne métropole demande au gouvernement de passer un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), afin de restructurer l'économie du pays.
Le retour à la loi civile n'empêche pas la
persistance des conflits internes : à partir de 1986 commence dans l'est
et le sud du pays la rébellion armée des Bosneger (nègres de brousse),
menée par Ronnie Brunswijk et la Suriname Liberation Army (SLA), qui
estime que les plans pour développer l'intérieur du pays nuisent à la
société bosneger. Dix mille Noirs se réfugient en Guyane
française. Cela envenime les relations avec Paris, le Suriname
revendiquant une zone entre la rivière Litani et la rivière Marouini
dans la région du haut Maroni.
Les négociations avec la guérilla, engagées en 1988, s'achèvent en 1992
avec la reconnaissance par les rebelles de l'autorité de l'État.
Cependant, des émeutes ont lieu en 1994 pour protester contre la hausse
des prix des produits alimentaires et, en 1996, pour le droit des
tribus.
En 1996, Jules Wijdenbosch, ex-ministre des Finances
sous la junte militaire et vice-leader du NDP (dirigé par D. Bouterse),
devient chef de l'État, mais les élections législatives sont remportées
par la coalition sortante du président R. Venetiaan. En août 1997, un
mandat d'arrêt international est lancé par la justice néerlandaise
contre l'ancien dictateur D. Bouterse, accusé de trafic de stupéfiants,
de blanchiment d'argent et de constitution d'une milice privée. Bouterse
est finalement condamné par contumace aux Pays-Bas pour trafic de
drogue. Celui-ci est devenu, en effet, un véritable fléau au Suriname,
plaque tournante de la cocaïne colombienne vers l'Europe. En 1999, les
difficultés économiques s'aggravent (inflation galopante, salaires
impayés par le gouvernement), ayant pour conséquence un mécontentement
social grandissant (grèves, manifestations). Sous la pression de la rue,
le président Wijdenbosch décide de convoquer des élections générales un
an avant le terme prévu, c'est-à-dire en mai 2000. Ce scrutin est
largement remporté par la coalition de l'opposition emmenée par l'ancien
président R. Venetiaan (NF), qui devance ces deux principaux opposants
(33 sièges sur 51), l'ancien dictateur D. Bouterse (NDP) et le président
sortant J. Wijdenbosch. Ronald Venetiaan est élu président par la
nouvelle Assemblée en juillet (entrée en fonctions le 12 août). Lors des
élections législatives de mai 2005, le NF conserve la majorité avec
23 élus, mais il recule de 10 sièges malgré de bons résultats
économiques (exploitation de nouveaux puits de pétrole et d'une mine
d'or en 2003-2004). Face à lui le NDP, qui demeure le leader de
l'opposition, double sa représentation parlementaire avec 15 élus. Réélu
par le Parlement au mois d'août suivant, R. Venetiaan reconduit un
gouvernement de coalition composé de 8 partis. La situation politique
intérieure se tend à partir de décembre 2007 avec l'ouverture du procès
de D. Bouterse (inculpé depuis 2000 par la Cour suprême, il est accusé
d'être impliqué dans l'exécution de 15 opposants politiques les 7 et
8 décembre 1982). L'opposition menace en effet de déstabiliser le
gouvernement. Mais en juin 2010, malgré son procès toujours en cours, le
très contesté Desi Bouterse est élu président de la République à la
suite de la victoire du NDP à la tête de la « Mega-combinaison » qui
remporte 23 sièges et grâce à l’appui de deux autres partis, une
victoire mal accueillie par les Pays-Bas comme par les États-Unis.
Sur le plan de la politique extérieure, le contentieux frontalier maritime qui opposait le Suriname et le Guyana
depuis 2000, motivé par des gisements maritimes de pétrole, trouve une
issue avec le verdict du tribunal maritime international (septembre
2007), défavorable au Suriname. Le 23 mai 2008, il figure parmi les
douze États fondateurs de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR),
dont la principale ambition est de créer un espace régional intégré,
construit autour de l'identité sud-américaine.
capital monde,
MR: EDITOR
capitalemonde
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