Nom officiel: République des îles Fidji Population: 903 207 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 161) Superficie: 18 270 km. car. Système politique: république Capitale: Suva Monnaie: dollar fidjien PIB (per capita):4 900$ US (est. 2013) Langues: anglais (langue officielle), fidjien (langue officielle), hindoustani Religions: chrétiens 64,5% (méthodistes 34,6%, catholiques romains 9,1%, assemblée de dieu 5,7%, adventistes du septième jour 3,9%, anglicans 0,8%, autres 10,4%), hindouistes 27,9%, musulmans 6,3%, sikh 0,3%, autres ou non spécifié 0,3%, aucune 0,8% (recensement 2007)
GÉOGRAPHIE
Île de Wakaya
Situé entre 15 °4 et 22 ° de latitude sud, et traversé
par le méridien 180 °, antipode de celui de Greenwich, l'archipel
comprend 326 îles, dont les deux principales, Viti Levu (10 500 km2) et Vanua Levu (5 500 km2),
représentent 87 % de la superficie totale ; l'intérieur est montagneux
(altitudes maximales respectives : 1 300 et 1 000 m), mais ces deux îles
possèdent quelques plaines côtières fertiles. Les autres terres sont de
petites îles volcaniques (Ovalau), des atolls ou des récifs soulevés
(îles Lau). Le climat est chaud (25 °C), humide, surtout sur les côtes
orientales ; sur les côtes occidentales, sous le vent, des deux grandes
îles, la saison sèche est mieux marquée et la savane remplace la forêt
dense.
Viti Levu
La population, en majorité rurale, est concentrée
dans les zones de production de canne à sucre et de riz, ainsi que dans
les principales villes. Après un déclin démographique au xixe siècle,
consécutif à la colonisation, les autochtones (330 000 personnes), qui
appartiennent à l'aire culturelle mélanésienne, augmentent rapidement
depuis 1920. Ils sont néanmoins dépassés, aujourd'hui, par la population
d'origine indienne (350 000 personnes), introduite comme main-d'œuvre à
la fin du xixe siècle pour la culture de la
canne à sucre, le reste de la population étant composé d'Européens, de
métis et de Chinois. Les Mélanésiens, cependant, possèdent la plus
grande partie des terres : 83 % de la superficie de l'archipel
constituent en effet le « sol ethnique » (territoires mélanésiens
coutumiers, indivis et inaliénables). Le reste appartient, en majorité,
aux anciennes sociétés coloniales.
L'économie est fondée, principalement, sur
l'agriculture, la pêche et les services (73 % du produit intérieur brut
[PIB]), notamment le tourisme, en pleine expansion. L'agriculture est
dominée par la production de sucre de canne, sous le monopole de la Fiji
Sugar Corporation (FSC), qui commercialise et transforme la canne à
sucre cultivée par les petits fermiers, pour la plupart indiens. Les
autres produits d'exportation sont le bois de charpente, le poisson, le
coprah, la banane et le gingembre. Quant à l'agriculture vivrière, elle
fournit tubercules (igname, taro), maïs, légumes, fruits, riz et
produits d'élevage. Fidji possède en outre quelques mines d'or et des
industries de transformation des produits agricoles. L'adoption, en
1988, de mesures fiscales favorables a permis le développement de
l'industrie textile, qui emploie aujourd'hui 15 000 personnes et fournit
20 % des exportations, au deuxième rang derrière les produits sucriers
(37 %). Favorisée par sa situation au cœur du Pacifique, Fidji est le
siège de plusieurs organisations régionales, comme le Forum du Pacifique
sud (FPS) et l'Université du Pacifique sud (UPS), et constitue un
carrefour de communications (aéroport de Nandi, port de Suva) vers
lequel convergent de nombreuses lignes aériennes et maritimes.
HISTOIRE
1. De l’annexion britannique au premier coup d’État militaire
Découvertes par le Hollandais Abel Janszoon Tasman (1643), puis par Cook (1774) et Bligh (1789), les Fidji sont explorées par Dumont d'Urville
(1827) et annexées par les Anglais (1874). Elles seront colonie
britannique pendant 96 ans. Malgré une tradition d'équilibre
interracial, des émeutes éclatent en 1959. Le 10 octobre 1970, les Fidji
accèdent à l'indépendance, mais restent membres du Commonwealth ;
les premières élections y ont lieu en 1972, suivant un système de
collèges ethniques qui assure le pouvoir aux Mélanésiens de souche ou
Mélano-Fidjiens. Une crise constitutionnelle de courte durée survient à
la suite des élections de mars 1977, à l'issue desquelles le parti de
l'Alliance (AP, mélano-fidjien), fondé par Ratu Kamisese Mara, est battu
par le parti de la Fédération nationale (NFP, indo-fidjien) de Sidiq
Koya d'une courte majorité (26 sièges contre 24). Divisé par des
querelles internes, ce dernier ne parvient pas à former un gouvernement.
Le gouverneur général, George Cabokau, nomme alors Mara Premier
ministre, dans l'attente de nouvelles élections, prévues en septembre,
pour sortir de l'impasse. Avec une majorité de 36 sièges (sur 52), le
parti de l'Alliance revient au pouvoir. Le milieu des années 1980 voit
l'émergence d'un nouveau parti, le parti travailliste fidjien (FLP),
créé en juillet 1985 par plusieurs syndicats soucieux de dépasser les
clivages ethniques et de promouvoir un programme de nationalisations.
Une coalition de partis d'opposition (FLP/NFP), hostile au nucléaire,
remporte les élections législatives d'avril 1987, mais le gouvernement
est aussitôt renversé à la suite d'un coup d'État militaire mené le
14 mai par le lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka, qui suspend la
Constitution. Après une période d'intrigues et de négociations, Sitiveni
Rabuka anonce l'abrogation définitive de la Constitution et proclame la
République des Fidji (25 septembre). Les îles Fidji sont exclues du
Commonwealth (octobre).
2. Instabilité institutionnelle et tensions ethniques
Le pouvoir, néanmoins, est rapidement restitué aux civils : l'ancien
gouverneur général, Ratu Penaia Ganilau, devient président de la
République, mais il meurt en décembre 1993. Ratu Kamisese Mara, Premier
ministre de 1987 à 1992, lui succède alors. Le général Sitiveni Rabuka,
devenu Premier ministre, doit faire face à l'indignation internationale
suscitée par les coups d'État de mai et septembre 1987 et par l'adoption
de la Constitution de juillet 1990, qui accorde des privilèges à la
population mélano-fidjienne en matière foncière et politique (en lui
réservant, notamment, 37 des 70 sièges de l'Assemblée nationale), au
détriment de la population indo-fidjienne, dont les éléments les plus
dynamiques quittent alors le pays, désorganisant la vie économique. Bien
que reconduit dans ses fonctions après les élections législatives de
1994, Sitiveni Rabuka est contraint d'élaborer une nouvelle
Constitution : adoptée en juillet 1997 et entrée en vigueur en juillet
1998, celle-ci fait passer de 37 à 23 les sièges réservés aux
Mélano-Fidjiens et de 27 à 29 ceux réservés aux Indo-Fidjiens ; le
président doit être un Fidjien d'origine, mais il n'existe aucune autre
restriction pour les postes publics. Les îles Fidji sont alors
immédiatement réadmises au sein du Commonwealth.
En mai 1999, la victoire massive de la coalition
dominée par les travaillistes consacre le retour en position dominante
des représentants de la communauté indo-fidjienne au Parlement. Le
général Sitiveni Rabuka cède la place à Mahendra Chaudhry, dirigeant du
parti travailliste (FLP), investi par le président Ratu Kamisese Mara.
C'est la première fois qu'un Fidjien d'origine indienne occupe le poste
de Premier ministre. Depuis, la tension reste vive entre les deux
communautés (campagnes d'intimidation, rumeurs de coup d'État). Le
19 mai 2000, un homme d'affaires mélano-fidjien, George Speight, soutenu
par un groupe d'hommes armés, prend en otages Mahendra Chaudhry et une
trentaine de parlementaires. Il réclame qu'un gouvernement intérimaire
soit formé par les représentants de la communauté mélano-fidjienne et
que le poste de Premier ministre (en plus de celui de président) soit
dorénavant réservé à un Mélano-Fidjien.
Quelques jours plus tard, l'armée, sous la direction
du contre-amiral Josaia Voreqe (Frank) Bainimarama, prend le contrôle de
la capitale. Après l'établissement de la loi martiale, ce dernier
abroge la Constitution, remet en vigueur celle de 1990 et exclut la
possibilité d'un retour du Premier ministre légal Mahendra Chaudhry.
Début juillet, un gouvernement civil de transition ne comprenant aucun
Indo-Fidjien et dirigé par Laisenia Qarase est constitué. Enfin, la
conclusion d'un accord entre l'armée et George Speight met un terme à la
crise politique. Le Grand Conseil des chefs désigne Josefa Iloilo comme
président, qui confirme dans ses fonctions le Premier ministre par
intérim, Laisenia Qarase, pour une période de trois ans. Fin juillet,
l'auteur du putsch et ses partisans sont arrêtés ; en août, George
Speight est formellement accusé de haute trahison. Pour la deuxième fois
dans l'histoire récente des îles Fidji, la communauté indienne se voit
confisquer le pouvoir politique, acquis démocratiquement. À la suite de
ce coup d'État, les îles Fidji ont été une nouvelle fois suspendues du
Commonwealth (2000-2001). Début 2001, la Constitution est restaurée. Des
élections législatives tenues en août confirment Laisania Qarase au
poste de Premier ministre, son parti, le parti unifié fidjien (SDL)
ayant remporté 31 sièges (sur 71).
3. Les Fidji depuis le coup d’état de 2006
Lors des élections, du 6 au 13 mai 2006, le SDL remporte 36 sièges
sur les 75 que compte le Parlement. Conformément à la Constitution,
Laisania Qarase propose aux travaillistes de Mahendra Chaudry
(31 sièges) de participer à son gouvernement. Le 5 décembre, le chef de
l'armée Voreqe Bainimarama renverse le gouvernement puis, le lendemain,
dissout le Parlement, décrète l'état d'urgence, limoge des responsables
et interpelle des opposants. Un médecin civil sans expérience politique
est nommé au poste de Premier ministre par intérim. Ce quatrième coup
d'État en moins de vingt ans est l'aboutissement d'un conflit de
plusieurs semaines pendant lesquelles le chef d'état-major
V. Bainimarama menaçait le gouvernement, exigeant notamment l'annulation
d'un projet de loi amnistiant certains auteurs nationalistes du coup
d'État de 2000. Après avoir restitué le pouvoir au président Ratu Josefa
Iloilo, V. Bainimarama prête serment en tant que Premier ministre par
intérim. Les Fidji sont à nouveau suspendues du Commonwealth. Le
10 avril 2009, la Cour d'appel juge illégal le gouvernement militaire
issu du coup d'État de 2006. Le président Iloilo abroge la Constitution
et prend en charge le pouvoir exécutif avant de reconduire
V. Bainimarama dans ses fonctions, à la tête d'un gouvernement inchangé.
À la suite de l'annonce du départ en retraite du président Iloilo, le
28 juillet 2009, le vice-président Ratu Epeli Nailatikau assure les
fonctions de président par intérim.
Une nouvelle Constitution rompant avec le système
communautaire précédent et fondé sur l’égalité entre citoyens est
finalement promulguée le 6 septembre 2013. Elle doit servir de base aux
prochaines élections, prévues au plus tard en septembre 2014. À l’issue
de ce scrutin, le premier depuis 2006 et jugé crédible par les
observateurs internationaux, le parti « Fidji d'abord » du Premier
ministre sortant remporte 32 sièges sur 50 devant le parti libéral
social-démocrate et le parti de la Fédération nationale. V. Bainimarama
est reconduit à la tête du gouvernement.
MR: EDITOR
capitalemonde
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