
Communauté des Bahamas (Commonwealth of the Bahamas)
Nom officiel: Communauté des Bahamas (Commonwealth of the Bahamas)
Population: 321 834 habitants (est. 2014) (rang dans le monde: 178)
Superficie: 13 880 km. car.
Système politique: démocratie constitutionnelle parlementaire; membre du Commonwealth
Capitale: Nassau
Monnaie: dollar des Bahamas
PIB (per capita): 32 000$ US (est. 2013)
Langues: l'anglais (langue officielle) et le créole chez la population d'origine haitienne
Religions: baptistes 34,9%, anglicans 13,7%, catholiques romains 12,0%, pentecôtistes 8,9%, adventistes du septième jour 4,4%, méthodistes 3,6%, église de dieu 1,9%, autres chrétiens 14,6%, autres 0,6%, aucune 1,9%, non spécifié 2,6% (est. 2010)
GÉOGRAPHIE
1. Le milieu naturel
L'archipel est formé de calcaires coralliens et comprend environ 700 îles ou îlots, ainsi que 2 000 rochers émergeant d'un plateau n'atteignant pas 100 m de profondeur. Du nord-ouest au sud-est, les principales îles sont : Grand Bahama, Little et Great Abaco, les îles Andros, New Providence et Eleuthera, l'île Cat, Great Exuma et San Salvador (ou Watling), les îles Long, Crooked, Mayaguana et Great Inagua.
L'archipel émerge de très vastes plates-formes
sédimentaires qui se sont constituées par empilement de calcaire
corallien, de sable, de vase, depuis la fin du Mésozoïque. Les îles sont
basses, et très souvent la mer et la terre émergée s'y confondent. Les
seuls reliefs notables sont constitués par des dunes de sable calcaire
consolidé. Des récifs coralliens se développent dans les eaux chaudes du
Gulf Stream et du courant des Sargasses.
Les Bahamas bénéficient d'un climat tropical particulièrement agréable.
La température moyenne annuelle se situe à 23 °C, avec de très faibles
écarts saisonniers ; l'atmosphère est sèche, et l'ensoleillement presque
permanent. Les îles très basses n'accrochent pas l'alizé du nord-est,
et il ne tombe en moyenne qu'un mètre d'eau par an sous la forme
d'averses fréquentes surtout entre juin et octobre. La meilleure saison
s'étale de novembre à mai, au moment où les vagues de froid sévissent
sur l'Amérique du Nord.
Tout se combine ici pour l'exploitation touristique des richesses naturelles d'un milieu insulaire d'une très grande beauté.
2. Économie
Les Bahamas possèdent l'une des économies les plus prospères de la région des Antilles.
Cette situation avantageuse repose essentiellement sur le tourisme et
la finance offshore. Cependant, en raison de la faiblesse de sa
production agricole et de son industrie, le pays est très dépendant de
l'extérieur et particulièrement sensible aux fluctuations économiques
internationales.

Les Bahamas font partie des pays des Antilles à haut revenu et contrastent, en cela, avec la plupart de leurs voisins. L'archipel, qui est devenu la première destination mondiale des croisières (1,6 million de croisiéristes), vit essentiellement du tourisme
(près de la moitié du produit intérieur brut), qui a provoqué le déclin
de l'agriculture. Le développement du tourisme s'appuie sur un cadre
naturel exceptionnel, qui fait des Bahamas un lieu privilégié,
particulièrement attractif. L'investissement privé dans l'archipel
profite à la construction d'infrastructures touristiques,
essentiellement concentrées dans les îles New Providence et Grand
Bahama. Le rôle de place financière (pour les banques américaines) a
décliné car le gouvernement s'est engagé en 2002 à lutter contre le
blanchiment de l'argent. Les avantages de la législation financière
bahamienne profitent aussi au développement du transport maritime.
Les autres secteurs restent fragiles, même s'ils font
l'objet de politiques visant à élargir le potentiel économique du pays.
L'agriculture, productrice de fruits et de légumes, manque d'espace :
80 % des besoins alimentaires doivent être importés. Les ressources
agricoles sont la pêche à la langouste, l'horticulture, les marais
salants. L'industrialisation est récente. L'industrie de la pêche est
stimulée par la croissance des exportations de langoustes, et elle se
modernise. Le raffinage de pétrole (au terminal pétrolier de Freeport) ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques sont les principales activités du secteur industriel.
HISTOIRE
L'île San Salvador (Watling) est, très vraisemblablement, le premier point du Nouveau Monde découvert par Christophe Colomb en 1492. L'archipel perd bientôt toute sa population indienne, déportée en esclavage à Saint-Domingue. Dépeuplées pendant presque cent ans, les îles sont progressivement occupées, après 1648, par des Anglais pauvres, des boucaniers et des flibustiers. À partir de 1718, l'archipel reçoit sa première charte et un gouverneur britannique. Après l'indépendance américaine, des royalistes s'y établissent, amenant avec eux leurs esclaves, et développent les plantations de coton jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1814. Les îles profitent, après 1945, du développement du tourisme et deviennent un refuge fiscal pour les sociétés américaines. En 1964, elles sont dotées d'un gouvernement autonome. Les Noirs (72 % de la population) conquièrent le pouvoir en 1968 avec le PLP (Progressive Liberal Party) de Lynden O. Pindling, grâce à la suppression du vote plural qui assurait le pouvoir à la minorité blanche. Après les élections législatives de 1972, qui confirmaient la victoire du PLP, la Grande-Bretagne donne l'indépendance à l'archipel (1973).
Après l'indépendance, la vie politique est dominée
par le PLP de Lynden Pindling, qui conserve la majorité jusqu'en 1992.
Affaibli par des accusations de corruption ainsi que par la récession
qui frappe alors le pays, le PLP est battu par le Free National Movement
(FNM) de Hubert Ingraham. Ce dernier conserve son poste de Premier
ministre après une nouvelle victoire de son parti aux élections de mars
1997. Les succès économiques et sociaux du gouvernement de H. Ingraham,
tels que l'élévation générale du niveau de vie, n'empêchent pas le PLP,
désormais conduit par Perry Christie, de remporter les élections
générales de 2002. En 2007, après une nouvelle victoire de son parti,
H. Ingraham redevient Premier ministre. Malgré ces alternances
démocratiques, de graves problèmes persistent. Les Bahamas sont
particulièrement touchées par les activités du crime organisé
international. Les autorités doivent lutter contre le trafic de drogue,
qui utilise le secret de ses institutions financières et son territoire
comme tête de pont vers les États-Unis. En dépit du renforcement de la
répression contre les trafiquants, le blanchiment d'argent sale et
l'évasion fiscale demeurent des activités florissantes. Les Bahamas sont
aussi un des passages privilégiés vers les États-Unis pour de nombreux
immigrants clandestins des îles voisines des Caraïbes, ce qui nuit aux
relations avec Haïti et la Jamaïque.
Restées d'ailleurs relativement à l'écart de ses voisins caribéens, les
Bahamas n'adhèrent à la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qu'en 1983 et
sans intégrer ni son marché commun, ni, par la suite, son marché unique
(Caricom Single Market and Economy, CSME). Davantage tournées vers les
pays industrialisés, dont elles attirent les capitaux, elles ont aussi
reconnu la Chine populaire au risque de rompre avec Taïwan et entretiennent des relations avec Cuba.
En mai 2012, alors que le taux de chômage atteint au
moins 16 % de la population active et 34 % chez les jeunes, et que la
situation sécuritaire du pays ne s’est guère améliorée, le PLP retrouve
néanmoins le pouvoir en obtenant une large majorité aux élections
législatives avec 29 sièges sur 38. Son chef, l’ancien Premier ministre
Perry Christie, est chargé de former le gouvernement, son prédécesseur
décidant de se retirer de la vie politique.
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